L’interview de Bertille, aux Etats-Unis

Bertille est une sérial-expat ! Après des expériences en Angleterre, en Espagne et au Canada, elle est venue s’installer à Miami avec son mari chercheur en écologie-animale.

Où est-ce ?

Il s’agit d’une photo de Miami, en Floride (Etats-Unis).

Miami, ville de loisir et de distraction, est située au Sud-Est de l’Etat de Floride et est une station balnéaire renommée.

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Présentez-vous

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Moi c’est Bertille, je suis Lyonnaise d’origine et « multi-expats ». Après des séjours longue durée en Espagne et en Angleterre, j’ai rencontré Mathieu, autre Lyonnais, qui est devenu mon mari depuis. Mat est chercheur en écologie animale, et j’ai trouvé récemment un poste de chargée de recrutement international dans le secteur des sciences du vivant.

Vous et les blogs/sites

http://bmquebec.basille.net/

Un blog, c’est déjà pour pouvoir nous remémorer nos aventures d’expat, et, au delà de cela, pour faire partager notre vie à nos famille/amis restés sur place. Ce blog n’est pas référencé par choix, mais à l’occasion (comme ici), je partage l’adresse car je me dis que nos aventures peuvent peut-être donner des idées à d’autres expats et/ou voyageurs.

Où vivez-vous actuellement ?

Nous vivons actuellement, et depuis bientôt 1 an et demi, à Miami, en Floride. Comme je le mentionnais plus tôt, Mat est dans la recherche, en postdoctorat, ce qui nous permet de découvrir de nouveaux pays, en attendant d’avoir un poste plus stable. Avant Miami, nous avons vécu 3 ans au Québec (à Québec même), et c’est d’ailleurs de là qu’est venue l’idée de notre blog. Pas de mutation dans notre cas, Mat est toujours sous contrat local. Pour l’instant, nous avons des visas pour 5 ans, nous réfléchissons actuellement à la possibilité de rester plus longtemps sur le territoire américain.

Pour quelles raisons vous êtes vous expatrié ?

Nous avons quitté la France (Lyon) en 2009, tout simplement parce que les possibilités de trouver un travail dans la recherche en France sont quasi nulles. Pour Mat, il était très intéressant d’avoir à la fois une expérience nord américaine et de faire un post-doc, d’où le départ au Québec.

Cabine de sauveteur. Il y en a des dizaine sur la plage de South Beach, toutes différentes et colorées !

Votre vie à l’étranger

Qu’est ce qui vous plait dans votre vie à l’étranger ?

La découverte d’une nouvelle culture, de nouveaux paysages. J’ai toujours cette soif de l’ailleurs, de partir à l’aventure. Les US sont un territoire immense qui devrait m’occuper un bout de temps !

Par rapport à la vie en France, qu’est ce qui est mieux ? Qu’est ce qui est moins bien ?

Au Québec comme en Floride, les gens sont accueillants, sympathiques, souriants… ça change de la France boudeuse 😉

Après, il y a des inconvénients comme partout ! Ici : La voiture reine, peu ou pas de recyclage, le bruit, les travaux sans arrêts, le coût de la vie est globalement plus élevé (nourriture, vins, assurances …).

Quelles sont les caractéristiques de votre pays d’accueil ?

• Le climat

Tropical : Pluie et soleil alternent aisément. Mais bon, avec un joli 25 degrés à l’année ! (sauf en plein été où je déconseille de venir car c’est très humide, en plus d’être la saison des ouragans).

• Le logement

Les loyers sont très chers à Miami, il faut le savoir … donc nous avons recherché dans notre budget, déjà élevé selon nous : env 1,500 $/mois pour un 1½ (salon/cuisine américaine, 1 chambre, 1 sdbains). 1ère année dans un appartement mal isolé, nous venons de déménager dans un endroit plus sympa. Les appartements partent très vite, il faut faire les visites dans la journée ET se décider quasiment en même temps. C’est ce que nous avons fait pour le 2ème appartement : 1 chèque a été versé au propriétaire juste après la visite. Nous savions que l’appartement serait loué dans la journée. Il faut verser 3 mois en général (1 caution + 2 mois de loyers), donc bien se préparer car ça peut faire très mal au niveau des finances ! Sur Miami, on trouve pleins d’agents immobiliers payés à la commission (par les proprios ou agences), et ils sont très efficaces pour les recherches et visites d’appartement.

• La nourriture

Le côté sympa de vivre dans le sud de la Floride est la proximité avec les Caraïbes. On goûte des plats d’origine cubaine, haïtienne (très bonne !), et bien sûr les plats traditionnels des US.

On trouve également de très bons fromages par endroits mais horriblement chers (comme le vin). C’est certainement ce qu’il nous manque le plus en produits français 😉

• Les vacances

Le travail de Mathieu est souple, pas de jours limites de congés tant que le travail avance. Il n’en abuse pas et place ses congés sur les miens. Je travaille pour une entreprise d’origine française, et j’ai donc droit aux fameuses 5 semaines de congés par an (aux US, seulement 2 semaines sinon, ça fait mal ! )

• La santé

Il faut avoir sa propre assurance de santé, c’est un des points faibles aux US. Se soigner coûte horriblement cher (idem au Canada). On touche du bois pour ne pas être malades ! Et on jalouse les Français qui peuvent aller voir leur généraliste pour 30 euros :S

• La conduite

Le permis Français est valide en Floride les 2 premiers mois il me semble (je n’ai pas mon permis, mon mari oui). L’échange de permis est possible et coûte 50 dollars/an.

Je suis dans les démarches pour le passer ici, il faut dire que c’est avantageux car il ne coûte que 50 $ ! Bon par contre, c’est un peu n’importe quoi : Le code a apparemment lieu sur un parking, je vous raconterai 😉

Qu’est-ce qui vous dérange le plus dans les mentalités et habitudes culturelles de votre pays d’accueil ?

Le recours à la Constitution pour cautionner tout et n’importe quoi … Je suis contre la légalisation des armes, évidemment je me sens personnellement concernée depuis que je vis aux US, et que j’observe les multiples fusillades qui ont lieu.

Est-il facile de partir en weekend ? Y’a-t-il beaucoup de choses à visiter aux alentours ?

Facile, oui, dès qu’on a une voiture, sinon tout est compliqué… Miami n’est malheureusement pas une ville qui a développé ses infrastructures (pas de métro, tramway). Les bus sont rarement à l’heure et bondés. Pour traverser la Floride, je pense que le moyen le plus rapide reste donc logiquement la voiture. Si on a pas peur des distances, il y a beaucoup d’endroits à voir par ici : Les Keys dans le sud, le parc des Everglades avec ses marais, oiseaux, alligators, est un bel endroit pour découvrir la faune et la flore, les plages de la côte ouest de la Floride avec leur sable blanc comme la neige. Tout proche, il y a Key Biscayne, une presqu’île qui est une vraie bouffée d’air pur pour les habitants de Miami:)

Décrivez votre cadre de vie

Nous vivons à South Beach, un quartier résidentiel de l’île de Miami Beach. Autour de nous, beaucoup d’immeubles art-déco de taille moyenne, des palmiers, la plage à 15 min à pieds, les rues commerçantes à 5 min, les restos/boites à proximité également.

Pouvez-vous nous raconter une anecdote ?

Oui ! Si vous résidez ici et que vous avez l’autorisation de travailler, ça peut aller très vite au moment des entretiens. À 2 reprises pour moi : Entretien et réponse positive le même jour, début du travail le lendemain ou 2 jours plus tard ! Très rarement de contrats signés (jamais eu perso), ce qui laisse une totale liberté des 2 côtés pour commencer et/ou quitter un travail.

Pouvez-vous nous raconter une journée typique ?

Journée typique : 8 h de travail, avec ma pause déjeuner à la marina de South Beach où, hormis les bateaux amarrés, je peux contempler les oiseaux, poissons, parfois lamantins ! Là, je me dis que j’ai beaucoup de chance de vivre dans ce cadre.

Le weekend, nous partons découvrir les environs, mais si nous ne souhaitons pas utiliser la voiture (ce qui arrive souvent), nous faisons des balades à vélo, un tour à la plage, un brunch ou des sorties entre amis.

Un bâtiment sur Española Way, une des rues touristiques de Miami Beach.

Votre adaptation

Votre intégration a-t-elle été facile ?

J’ai trouvé cela plus difficile à Miami qu’au Québec. Mathieu avait une équipe d’expats à Québec que nous fréquentions régulièrement. Ici, il travaille à presque’1 h de notre lieu d’habitation, et nous voyons plus rarement ses collègues. Au début, nous connaissions donc peu de monde, et je n’avais pas le droit de travailler (les 3 premiers mois).

Avez-vous rencontré facilement les gens du pays ?

Comme partout, il est pus facile de se retrouver entre expats au début. J’ai contacté des personnes via des blogs, nous nous sommes rencontrés, et formons un groupe d’amis à présent. Nous avons quelques amis Américains, mais c’est plus difficile à Miami de côtoyer des Américains à cause du mélange de nationalités : Il y a beaucoup de Latinos et Haïtiens qui vivent ici (voisinage direct). Et chaque communauté préfère rester entre elle. Je dirais que pour s’intégrer avec les locaux, il faut beaucoup de patience et une longue période d’expatriation.

Vous-êtes vous facilement adapté à votre nouveau pays ?

Au pays en lui-même, oui. Nous étions déjà venu aux US par le passé. Le fait de vivre au Canada auparavant nous a certainement aidé car il y a beaucoup de similitudes entre ces deux pays nord-américains.

Connaissez-vous la langue du pays ?

Oui, nous parlions anglais, mais je me suis beaucoup améliorée ici., notamment grâce à mon travail. J’ai aussi l’opportunité d’utiliser régulièrement l’espagnol, je suis donc ravie !

Palmiers floridiens dans les Keys.

Votre lien avec la France

A quelle fréquence rentrez vous en France ?

Nous essayons de rentrer 1 fois par an.

Avez vous des contacts réguliers avec votre entourage resté en France ?

Oui bien sûr ! Échanges réguliers d’e-mails avec les proches, téléphone, et de temps en temps des sessions via Skype (pas toujours facile de s’accorder avec le décalage horaire de 6h).

Avez vous prévu de revenir vivre en France un jour ?

Bonne question ! Un jour certainement, pour l’instant non. Nous souhaitons poursuivre l’expérience américaine, peut-être hors de Floride. Pour le travail de Mathieu, ce serait une très belle opportunité. Les conditions de travail sont bien meilleurs dans son domaine aux US. Après, si une occasion se présente en Europe, nous pourrions tout à fait envisager de rentrer. Pour le moment, il n’y a tout simplement pas de travail France (ou pays proches) pour lui, donc nous poursuivons l’aventure, qui nous apporte également beaucoup à tout niveau !

Et pour finir…

Avez vous évolué ou grandit depuis votre départ ?

On évolue forcément au contact d’autres cultures. J’ai changé dès ma 1ère expatriation en Espagne, à 20 ans. Je pense qu’on est plus ouvert quand on vit dans un autre pays. On prend sur soi, il faut s’adapter à une autre façon de vivre, de travailler, à une autre langue parfois. C’est très enrichissant, parfois dur, il faut s’accrocher. Pour nous, ce fut toujours de beaux défis, et on espère avoir d’autres occasions comme celles-là dans le futur.

Avez-vous des conseils pour les futurs-expatriés ?

Ne pas se poser trop de questions et foncer. Vous ne le regretterez pas !

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ?

Peut-être toujours aux US, vivre hors d’une ville mais pas trop loin non plus !

Dans quel coin du monde rêvez vous de vivre ?

Dur à dire …

Où aimeriez vous vivre une fois que vous serez à la retraite ?

En Toscane 😉

Retrouvez Bertille sur son blog

Le blog de Bertille : http://bmquebec.basille.net/

Un an plus tard

Que devient Bertille ? Vit-elle toujours en Floride ? Découvrez-le vite dans sa nouvelle interview :

Un an plus tard

Remerciements

Merci à Bertille d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa vie à Miami !

Vous avez des questions ?

Si vous souhaitez poser des questions à Bertille sur son interview, n’hésitez pas à lui laisser des commentaires sous cet article. Elle se fera un plaisir d’y répondre !

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