L’interview de Malo, en Australie

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Malo, étudiant à l’ENSAIT de Roubaix, effectue son année de césure et vit actuellement quelque part entre Tibooburra et Broken Hill, dans l’outback du New South Wales, en Australie.

 

 

 

 

australieOù est-ce ?

Il s’agit bien d’une photo de l’outback Australien.

L’outback est l’arrière-pays généralement semi-aride de l’Australie, situé au-delà du bush. Il n’est pas très peuplé : grand comme les deux tiers de l’Europe, il compte plus d’un million d’habitants.

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Présentez-vous

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Je m’appelle Malo, modeste étudiant de 23 ans originaire de Saint Quay Portrieux en Bretagne. J’ai toujours vécu proche de la mer. C’est donc tout naturellement que je suis féru de surf et de windsurf, doublé d’un joueur invétéré de volleyball.

Vous et les blogs/sites

Bali Airways (baliairways.wordpress.com) est un blog créé à la base pour que mes proches puissent suivre mes aventures lors d’un voyage d’études en Afrique du Sud. Et aussi pour le plaisir d’écrire ! Je l’utilise désormais pour raconter mes autres aventures à l’étranger. Je vis actuellement en Australie où je compte passer plus de 8 mois en Working Holiday avant de rentrer en France en passant par l’Asie. Ce n’est donc pas la première fois que je pars à l’étranger mais c’est la première fois que je me retrouve seul… Et aussi loin !

Où vivez-vous actuellement ?

Bien qu’originaire de Bretagne, j’effectue mes études à l’ENSAIT de Roubaix, une école d’ingénierie textile. Mon école offre l’opportunité d’effectuer une année de césure. Ni une, ni deux ! Je n’ai pas (trop) hésité à en profiter pour faire au moins une fois dans ma vie ce dont je rêve, et je ne pense pas être le seul, voyager, voyager et voyager. Je compte vraiment faire des choses que je n’aurais sûrement plus jamais l’occasion de faire plus tard lorsque j’aurai mon diplôme en poche et que j’entrerai sur le marché du travail. J’adorerais travailler sur un voilier, rencontrer et vivre quelques temps avec des pêcheurs au Vietnam ou encore m’initier au bouddhisme en Thaïlande… Mais pour l’instant, je commence en tant que jackaroo dans une station de l’outback australien !

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Votre vie à l’étranger

Qu’est ce qui vous plait dans votre vie à l’étranger ?

Je rencontre beaucoup de gens, et pas uniquement des australiens. Je suis tombé sur des brésiliens, des suédois, des autrichiens, des allemands, des écossais ou des anglais… J’ai même le sentiment que certains pourraient bien être des amis que je garderai toute ma vie ! Chaque jour j’apprends de nouvelles choses. Que ce soit de nouvelles cultures, de nouveaux mots voire des nouveaux métiers ! En arrivant en Australie, j’étais vraiment incapable de faire quoique ce soit avec mes mains. Ce n’est plus vraiment le cas depuis que je travaille en ferme ! Je suis devenu un vrai bricolo et effectuer des travaux salissant, voire ingrat, ne me dérange plus.

Qu’est-ce qui vous plait moins ?

Après ce qui me plaît moins, c’est évidemment la distance avec la famille et les amis restés en France. La vie dans une station (=ferme) australienne est loin d’être facile. Je suis hébergé dans ce qu’on appelle les « shearers quarters ». Ce petit nom tient des shearers qui viennent une à deux fois par an dans les fermes pour tondre les moutons. Il ne s’agit de rien d’autre que d’un bloc de 8-9m² avec un lit, un placard et la clim (la base dans l’outback !) avec une salle de bain commune. Du coup pas d’internet. Pas de téléphone non plus. Inutile de dire qu’on peut vite se sentir seul une fois la journée terminée. Heureusement qu’en général, je suis tellement claqué que je m’endors en moins de deux !

Par rapport à la vie en France, qu’est ce qui est mieux ? Qu’est ce qui est moins bien ?

Je ne sais pas vraiment ce qui est mieux. Malgré quelques arnaqueurs qui n’en veulent qu’à l’argent des backpackers, les australiens sont en général très accueillants et toujours très curieux à propos de vous !

Sinon, au premier abord, la vie en Australie paraît chère, très chère. Mais les australiens ont tout de même plus de pouvoir d’achat car les salaires sont également beaucoup plus élevés qu’en France.

Par contre, on se plaint d’avoir trop de (mauvaises) taxes en France. Mais je pense que c’est pire en Australie. Outre le fait qu’il faille payer des formations pour effectuer tel ou tel métier, dans tel ou tel état, il faut aussi payer des licences pour regarder la télé, écouter la radio dans la voiture etc… L’immatriculation d’un véhicule est également exorbitante. Mais comme mentionné plus haut, ce n’est pas vraiment un problème pour les australiens.

Un autre mauvais point, c’est la pub à la télé. Pire qu’en France. C’est limite si parfois la durée totale des pubs durant un programme est plus longue que celle du programme lui-même !

Quelles sont les caractéristiques de votre pays d’accueil ?

  • Le climat

Le climat dépend de l’endroit. L’Australie, c’est un peu grand comme pays. Pour l’instant, je vis quelque part entre Tibooburra et Broken Hill, dans l’outback du New South Wales. Le moins qu’on puisse dire est qu’il fait chaud. Trop chaud ! Il fait facilement plus de 40 degrés, parfois plus de 50 les jours de très grosses chaleurs. Et ça fait 3 ans qu’il n’y a pas eu de sérieuse pluie. L’eau est donc un sérieux problème, d’autant plus qu’on arrive en été !

  • La nourriture

Dans une station australienne, il vaut mieux ne pas être végétarien car c’est viande matin, midi et soir ! J’ai aussi découvert la fameuse Vegemite que je ne commenterai pas. Par contre, j’ai aussi pu goûter l’iced coffee et je compte bien continuer à en boire une fois rentré en France !

Vu que je mange plus que bien (nourri logé par mon employeur), je ne pense pas trop à la bouffe française. Peut-être qu’elle me manquera quand mon travail prendra fin en février et que je commencerai à manger des noodles !

  • La santé

Étant donné que je suis simplement titulaire d’un Permis Vacances Travail, j’ai du souscrire à une assurance privée. Je n’ai pas la moindre idée de comment marche le système de santé en Australie mais je ne suis pas sûr que cela soit obligatoire. Lors d’une conversation avec mon boss, ses parents et son fils qui a eu un accident de moto, j’ai entendu la grand mère demander s’il était assuré. Mon boss a répondu en plaisantant : « Oui oui, son assurance, c’est moi ! ».

  • La conduite

On conduit à gauche, volant à droite, boite de vitesses à gauche. Clignotants et essuie-glace inversés. C’était plutôt comique lors de mes premiers carrefours ! Je n’ai pas grand chose à dire sur la conduite des australiens. De toute manière les amendes sont tellement salées qu’on fait gaffe !

  • La censure

Bonne question. J’imagine que ce qui passe aux média est sélectionné. Comme partout en fait. En plus, la plupart des chaînes australiennes sont en fait achetées par les USA.

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Avez-vous des «habitudes» ?

Avec mon taff, je me lève à 5h tous les matins (plus tôt certaines fois !). Mais je ne pense pas que ça soit une généralité en Australie.

Est-il facile de partir en weekend ?

Il est facile de partir en week end… Lorsqu’on habite dans les grandes villes. Et l’Australie regorge de trésors plus ou moins secrets, immensité oblige !

Pouvez-vous nous raconter une anecdote ?

Mon tout premier roadtrip australien s’est avéré être plutôt un sandtrip. Mon boss m’a réveillé à 4h30 un matin en me demandant de prendre des fringues pour 3 jours et mon sac de couchage car je partais directement après le petit déj. Au programme : amener un camion d’un point A à un point B (tous les deux au milieu de nulle part) à travers les routes sableuses de l’outback australien. 450Km en 15h, 2 pneus crevés (et une roue de camion, c’est plutôt lourd), 43 degrés en moyenne, sans clim ! Je m’en souviendrai longtemps de ce trip !

Pouvez-vous nous raconter une journée typique ?

Réveil matin 4h45, petit dej à 5h histoire d’être prêt à travailler lorsqu’il fait encore frais. En ferme, le travail est différent chaque jour. Il n’y a pas vraiment de routine. En général, on peut aller :

  • Vérifier les points d’eau, ce qui prend une journée complète étant donné l’immensité de la ferme ;
  • Réparer des clôtures car elles subissent chaque jour les assauts des kangourous, des émeus, des moutons ou des vaches qui essaient de les traverser ;
  • Réparer les pipelines (les fuites d’eau ne sont pas rares) ;
  • Faire du mustering. C’est le fait de rassembler le bétail dans des enclos pour le marquer ou le vendre. On le fait en général à moto et en avion. Les pilotes prennent d’ailleurs beaucoup de risques en volant bas pour débusquer les animaux réfractaires et il n’est pas vraiment rare que des crashs arrivent…

En général, on est toujours de retour à la maison pour 10h30 pour ce qu’on appelle « Smoko time ». Encore un truc dont le nom tient des shearers. « Smoko » était le surnom que les shearers donnaient à leurs pauses clope. On y boit du thé, du café, du café glacé et on y mange quelques biscuits secs avant de repartir au boulot.

Aux alentours de midi, c’est « lunch time ». En général, on mange de la viande, de la salade et quelques tomates entre deux tranche de toasts. Et le soir, c’est « tea time ». Rien à voir avec le « tea time » anglais donc qui correspond plus à notre goûter. Le « tea time » de l’outback australien est le « dinner » anglais. Toute une gymnastique cérébrale au départ !

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Votre adaptation

Votre intégration a-t-elle été facile ?

Ça aurait pu être pire. Seul l’accent des fermiers de l’outback australien m’a gêné, et me gêne encore un peu.

Avez-vous rencontré facilement les gens du pays ?

Je vis avec une famille australienne, j’en rencontre tous les jours ! Niveau ami par contre c’est tout de suite autre chose. Je suis vraiment isolé au milieu de nulle part et aucun autre étranger est avec moi. Mais durant l’unique semaine que j’ai passée en auberge à Sydney, il était très facile d’aborder les autres !

Voyez vous / côtoyez vous d’autres français sur place ?

Il y a énormément de français en Australie. Sur Sydney, j’avais même du mal à réaliser que j’étais dans un pays anglophone. Par contre, là où je taffe. C’est 100% australien !

Connaissez-vous la langue du pays ?

Ayant déjà passé 4 mois en Afrique du Sud auparavant, je peux dire que je me débrouille pas trop trop mal en anglais. Certes je fais des fautes et ai parfois quelques soucis de vocabulaire, mais je comprends sans trop de difficulté et j’arrive à être compris. Sauf quand on communique avec la radio. Là, c’est l’enfer !

Une fois que mon travail aura pris fin, j’aurai assez d’argent de côté pour, d’abord me prendre quelques semaines de vacances, puis m’inscrire dans une école de langue pour vraiment parfaire mon anglais !

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Votre lien avec la France

A quelle fréquence rentrez vous en France ?

Je ne suis pas un expatrié mais en tout, entre l’Afrique du Sud, l’Allemagne et l’Australie, j’ai dû passer moins de 10 semaines en France en 2013. De toute manière, je dois être de retour pour septembre 2014 pour finir mes études. Après, je pense travailler à l’étranger car la situation en France n’est pas au top question emploi ces temps-ci. Mais je n’exclus pas un retour en France après une solide expérience professionnelle acquise, bien au contraire !

Et pour finir…

Avez vous évolué ou grandit depuis votre départ ?

e ne suis parti que depuis 2 mois, mais déjà je ne suis plus aussi innocent qu’avant. Tout n’est pas réglé comme du papier à musique, il y a toujours des imprévus. Je pense également être devenu plus autonome et mature.

Avez-vous des conseils pour les futurs-expatriés ?

Si vous avez envie de partir, merci d’en finir avec les « oui mais ». Un moment donné il faut arrêter de se mettre des bâtons dans les roues soi-même et se lancer !

Dans quel coin du monde rêvez vous de vivre ?

Peu importe le pays. Je veux vivre en bord de mer ! Elle me manque déjà beaucoup trop.

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Retrouvez Malo sur son blog

Le blog de Malo : http://baliairways.wordpress.com/

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Remerciements

Merci à Malo d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa vie dans l’Outback Australien !

Vous avez des questions ?

Si vous souhaitez poser des questions à Malo sur son interview, n’hésitez pas à lui laisser des commentaires sous cet article. Il se fera un plaisir d’y répondre !

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