L’interview de Nathalie, en Australie

Nathalie, originaire de l’Île de la Réunion et de l’Île Maurice, vit à Adélaïde, en Australie. Elle a adoré ce pays après y avoir été pour le mariage de sa cousine et a voulu y retourner pour y vivre. Mission réussie !

Où est-ce ?

Je vous remercie d’avoir proposé des réponses ! En effet, ce n’était vraiment pas facile de trouver le pays correspondant à cette photo.

Il s’agit du jardin botanique de Adélaide, en Australie (Océanie).

Adélaïde est la 5ème plus grosse ville d’Australie et est une ville côtière située sur la rive est du golfe Saint-Vincent, au Sud de l’Australie.

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Présentez-vous

Présentez-vous

Je m’appelle Nathalie Astruc et je suis originaire de la Réunion et de l’île Maurice. J’ai vécu 10 ans à Paris. J’ai eu l’occasion de visiter la province et l’Europe. Je suis sans enfants et mon compagnon est originaire de la région de Tours. J’étudie actuellement l’hôtellerie-restauration au TAFE à Adélaïde.
A côté des études, je travaille en tant que manager dans un restaurant. J’effectue également des missions (journalisme, communication, traduction) en freelance. Il m’arrive aussi de faire quelques photos de mode pour une agence locale.

Sur mon temps libre, j’aime faire de la musique et visiter la région (aller à la plage et dans les collines voisines ou des vignobles fournissent de bons vins).

Vous et les blogs/sites

Je tiens deux blogs. L’un est professionnel : www.nathalieastruc.wordpress.com et l’autre artistique : www.thalieastree.wordpress.com. J’écris ces blogs en français et en anglais. Ça me permet de conserver mon français et d’améliorer mon anglais. Je ne réfléchis pas de la même façon suivant la langue que j’utilise. La langue française est magnifique et c’est un patrimoine à conserver. Mais j’aime les deux langues. Ecrire me force à chercher les mots exacts dans les deux langues.

Où vivez-vous actuellement ?

J’ai vécu un an en 2011 à Melbourne chez de la famille éloignée. J’ai encore un an d’études mais je compte rester de façon permanente en Australie. Je suis partie à 17 ans de mon île pour Paris donc j’ai l’habitude de voyager.

Où viviez vous en France ?

Je vivais à Paris mais j’ai passé trois ans de mon enfance à Nantes. J’ai déménagé quasiment une fois par an pendant 10 ans sur la région parisienne.

Pour quelles raisons vous êtes vous expatrié ?

J’ai quitté la capitale pour plusieurs raisons : je ne trouvais plus de travail, la mentalité parisienne m’étouffait, j’avais toujours voulu partir dans un pays anglophone… Ce qui a motivé mon choix pour l’Australie, c’est un premier voyage pour le mariage de ma cousine en Australie. J’ai adoré le pays et je voulais y revenir.

Cote de Noarlunga, South Australia

Votre vie à l’étranger

Qu’est ce qui vous plait dans votre vie à l’étranger ? Qu’est-ce qui vous plait moins ?

J’aime parler une autre langue, vivre dans une autre culture, voir d’autres paysages. La diversité est très enrichissante.

Ce qui est plus difficile dans cette expérience, c’est de retrouver des amis. Mais je sais que c’est la même chose lorsque l’on change aussi simplement de ville ou de région. En revanche, ce qui peut parfois être vraiment frustrant, c’est de parler de sentiments dans une autre langue. Sous le coup de l’émotion, il est difficile de trouver ses mots en français mais alors en anglais…

Par rapport à votre vie en France, qu’est-ce qui est mieux ? Qu’est-ce qui est moins bien ?

La qualité de vie en Australie est, à mon sens, supérieure. L’ambiance dans le milieu professionnel est plus agréable dans son ensemble. Il y a moins de pression hiérarchique. Les gens sont aussi généralement moins stressés. La crise financière, l’insécurité et le changement climatique ne sont pas des thèmes servis à toutes les sauces par les médias. Bien que le dernier point abordé mériterait un vrai intérêt des médias locaux.

Pour les moins, le système de santé est moins sûr qu’en France. Pour un service de qualité, il faut mettre le prix et miser sur le privé. La qualité du réseau internet est d’une autre époque et les prix sont exhorbitants. L’accès à la culture est difficile hors des grandes villes. Mais on ne peut pas tout avoir dans la vie !

Quelles sont les caractéristiques de ton île d’accueil ?

• Le climat 

En matière climat, on dit d’Adélaïde qu’elle a un climat assez méditerranéen. Il fait froid en hiver et très chaud en été (vent du désert). Je ne croyais pas mes camarades de classe quand ils disaient qu’il faisait froid en hiver et qu’il faut mettre le chauffage mais ils avaient raison.

Le vent peut être constant et vraiment glacial près de la mer.

• Le logement

J’ai facilement trouvé un logement à mon arrivée. Les pièces à fournir aux agences sont similaires à ce qu’on demande en France.

Les escroqueries sont aussi les mêmes que partout. Il faut donc bien être attentif pendant l’état des lieux. Les agences sont généralement plus relax qu’en France pour les états des lieux d’entrée et de sortie.

• La nourriture

Les matières premières (viande, beurre, etc.) sont très bonnes. Il est dommage qu’elles soient majoritairement frites. Bien que j’aie de bonnes adresses sur Adélaïde.

La charcuterie, les fromages et le vin français me manquent. La région du South Australia offre parmi les meilleurs produits fins au niveau national mais un bon saucisson, même bas-de-gamme, avec du pain me fait rêver.

• La scolarisation

Le système scolaire est différent mais il semble que le système scolaire français soit plus consistant et complet.

De ce que j’ai entendu des expériences de français expatriés, les horaires de cours ne sont pas très lourds pour les enfants et ils font beaucoup d’activités hors des classes l’après-midi.

• La santé

Les étudiants doivent souscrire à une mutuelle privée. Si vous êtes résident ou pour certains visas, vous pouvez bénéficier de la carte Medicare, une sorte de carte vitale.

• La conduite

On roule à gauche, comme en Grande-Bretagne. On peut conduire avec un permis français international pour une certaine période (à faire en préfecture).

Adélaïde a la réputation de concentrer les conducteurs du dimanche.

• La censure

Il existe une forme de censure économique.

Qu’est-ce qui vous dérange le plus dans les mentalités, les habitudes culturelles de votre pays d’accueil ?

A mon sens, le « no worries » (Pas de soucis) est la force et la faiblesse du pays. C’est très agréable d’être plus détendu dans la vie mais dans le milieu professionnel, on peut vite s’agacer si on n’arrive pas à s’adapter à cette façon de faire.

Est-il facile de partir en weekend ?

On a la chance d’avoir la plage et les collines à 15-20 minutes de la ville donc les weekends sont riches de belles balades. Il y a de magnifiques vignobles, des petites villages pittoresques à visiter dans les collines et surtout une nature incroyable dans les Flinders Ranges (montagnes) et sur la côte (début de la Great Ocean Road qui va à Melbourne).

Décrivez votre cadre de vie

J’ai la chance d’habiter dans un quartier assez familial et anime en banlieue proche de la ville. Prospect est une zone résidentielle plutôt calme et bien desservie par les transports en commun.

Bâtiment d’époque, Hindley Street, Adelaide

Votre adaptation

Votre intégration a-t-elle été facile ?

L’intégration a été plutôt facile pour moi. J’ai réussi à me faire des amis via les études et mes activités. Mais ce n’est pas le cas partout et pour tout le monde. Pour des gens un peu plus timides, c’est plus difficile. Les habitants ont leurs cercles et ne cherchent pas vraiment à l’étendre.

Voyez-vous / cotoyez-vous d’autres français sur place ?

J’ai été proche de l’Alliance française d’Adélaïde et j’ai rencontré des français par ce biais. Mais il m’arrive aussi d’en croiser totalement par hasard.

Connaissez-vous la langue du pays ?

Mon année à Melbourne m’a permis d’avoir un bon niveau d’anglais, encore conforté par cette année à Adélaïde.

Votre lien avec la France

Face à quelle mentalité/habitude/défaut français êtes-vous plus clémente, avec le recul d’habiter à l’étranger ?

On apprécie toujours plus les choses quand nous sommes loin d’elles. En effet, je modérerai maintenant la réputation des français sur certains points. L’arrogance et le racisme sont à tort attribués aux seuls français.

A quelle fréquence rentrez en France ?

Je suis partie il y a un an et je n’ai pas prévu de rentrer l’année prochaine. Peut-être en 2015…

Avez-vous des contacts régulier avec votre entourage resté en France ?

Bien sûr, ma famille et mes amis me manquent. Je reste en contact via Skype, les emails et Facebook. Mais ce n’est pas toujours évident avec le décalage horaire.

Avez vous prévu de revenir vivre en France un jour ?

Je n’ai pas prévu de rentrer en France dans l’immédiat. J’ai encore beaucoup de choses à découvrir à l’étranger et j’aime la France en vacances.

Et pour finir…

Avez vous évolué ou grandit depuis votre départ ?

Le voyage permet de prendre du recul sur soi et sur ses expériences. Je pense être devenue plus optimiste. Je me sentais étouffée et sans avenir en France. Je me sens aujourd’hui plus libre et prête à construire.

Avez-vous des conseils pour les futurs-expatriés ?

Parter sans a priori et accepter toutes les expériences.

Comment vous voyez vous dans 5 ans ?

J’espère pouvoir rester en Australie mais la quête du visa n’est pas facile et je sais qu’il est possible que je doive m’expatrier vers une autre destination.

Où aimeriez-vous vivre une fois que vous serez à la retraite ?

Peut-être à Maurice.

Retrouvez Nathalie sur ses blogs

Le blog professionnel de Nathalie : http://nathalieastruc.wordpress.com.

Le blog artistique de Nathalie : http://thalieastree.wordpress.com/

Remerciements

Merci à Nathalie d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa vie australienne !

Vous avez des questions ?

Si vous souhaitez poser des questions à Nathalie sur son interview, n’hésitez pas à lui laisser des commentaires sous cet article. Elle se fera un plaisir d’y répondre !

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