L’interview de Aurélie, en Allemagne

Veteranenstrasse

Aurélie, 35 ans, d’origine parisienne, vit à Berlin depuis un an, après avoir passé 3 ans à Dubaï.

 

 

 

allemagneOù est-ce ?

Il s’agit de la place Veteranenstrasse à Berlin, en Allemagne.

 

 

Découvrez son interview

Carte d’identité

Prénom : Aurélie
Age : 35 ans
Situation personnelle : En couple
Situation professionnelle : Traductrice Freelance
Pays et ville d’origine : France, Paris
Pays et ville d’accueil : Allemagne, Berlin
Motif de l’expatriation : Le travail et l’envie
Bloghttp://desmotsdansmesnuages.wordpress.com/

Qui êtes-vous ?

Je suis française, je viens de la région parisienne. Je vis en couple, sans enfants, et je suis à présent traductrice anglais/français, après avoir travaillé dans le marketing pendant près de 10 ans. Dans mon temps libre j’aime lire, écrire, découvrir la ville.

Quelle est l’adresse de votre blog ?

L’adresse de mon blog est la suivante : http://desmotsdansmesnuages.wordpress.com/
J’ai commencé ce blog pour pouvoir garder une trace des mille petits détails de la vie et de la ville qui font de l’expatriation une expérience si intéressante, tout en ressenti, en contrastes, en comparaisons. Cela me permet de me forcer à poser sur le papier les choses qui m’interpellent, au fur et à mesure que l’on découvre la vie berlinoise, et à continuer d’explorer, de prendre des photos, de découvrir de nouvelles choses, de nouveaux endroits.

Où vivez-vous actuellement ?

J’ai d’abord vécu à Paris pendant plusieurs années, c’est ensuite avec mon compagnon et petit à petit que l’idée d’une expatriation a fait son chemin. Après 3 années passées à Dubaï, nous vivons à présent à Berlin depuis presque un an, et pour une durée indéterminée.

Comment était votre vie dans votre pays d’origine ?

Après mes études, j’ai vécu plusieurs années dans un studio à Paris, c’était (très !) petit, mais idéalement placé, c’était très pratique de sortir le soir, de voir des amis, d’aller voir des expos, d’aller au cinéma au coin de la rue. J’aimais beaucoup ma vie parisienne, même si après quelques années dans une vingtaine de mètres carrés je commençais à rêver d’un peu plus d’espace.

Pour quelle(s) raison(s) avez-vous choisi de vous expatrier ?

Ce sont les opportunités de travail de mon compagnon qui ont jusqu’à présent motivé nos expatriations. Et puis bien sûr l’envie de vivre de nouvelles expériences.

Bière et saucisse, tout premier repas berlinois

Bière et saucisse, tout premier repas berlinois

Comment s’est passé votre départ ?

Pour notre première expatriation, nous sommes partis légers (aucun meubles), mais nous avons quand même envoyé des affaires par container. Pareil pour la seconde expatriation, nous avions amassé un peu plus de choses entre-temps mais nous n’avons pas non plus déménagé de meubles, préférant adapter notre mobilier à notre nouveau chez nous et pas le contraire. Le départ a été très rapide, surtout la seconde fois, c’est stressant, il faut tout faire en un mois, l’administratif, vendre des meubles, s’assurer d’un endroit où atterrir dans le nouveau pays, et malgré tout ca, essayer de profiter des derniers moment avec les amis que l’on s’est fait sur place. Mais même si c’est stressant, je préfère que ces moments de transition soient le plus rapide possible, pour pouvoir se lancer à fond dans la nouvelle vie qui nous attend et ne pas se sentir trop longtemps sur le départ, ni vraiment là, ni vraiment encore ailleurs…

Comment se sont passées les premières semaines sur place ?

En arrivant à Berlin nous avions loué un appartement meublé pour un mois et demi, ce qui nous a laissé le temps (enfin, tout juste) de trouver un appartement pour une durée illimitée. J’ai eu la chance de garder mon travail les premiers mois, et donc de travailler à distance, la transition a donc été plutôt douce. Les démarches administratives en allemand ont été en revanche un véritable challenge ! Nous avons passé des soirées entières, les premières semaines, a retranscrire des courriers et formulaires sur Google translate (qui a lui aussi de gros progrès à faire en allemand)…

Qu’est-ce qui vous plait dans le pays où vous vivez actuellement ? Qu’est ce qui vous plaît moins ?

Vivre à l’étranger est une vraie aventure, une expérience qui change la vie, c’est cet enrichissement qui me plait. Ce qui me plait moins, c’est la difficulté, parfois, à trouver des gens qui vous correspondent, des gens avec lesquels on se sent bien, comme avec des amis de longue date, comme avec ceux qu’on a laissé en France.

Par rapport à votre pays d’origine, qu’est ce qui est mieux ? Qu’est ce qui est moins bien ?

A Berlin, c’est l’espace qui est le plus agréable. Les appartements sont plus grands qu’a Paris, les rues sont larges, les espaces verts sont partout, on n’est pas les uns sur les autres, on respire !

La cathédrale de Berlin et la Fernsehturm

La cathédrale de Berlin et la Fernsehturm

Quelles sont les caractéristiques de votre pays d’expatriation ?

Je connais pour l’instant assez peu l’Allemagne en dehors de Berlin, mais en tout cas Berlin est très libre, très bohème, agréable à vivre. Une de ses caractéristiques est d’être très portée sur le tri, on a des poubelles pour tout ici (5 différentes), sans compter la consigne pour les bouteilles.

  • La mentalité des locaux

Berlin est une ville très internationale et multiculturelle, on trouve les gens plutôt ouverts et sympathiques, cela dit on ne connait pas encore beaucoup de ‘vrais’ berlinois.

  • Le climat

Continental, quelques degrés de différence tout de même, avec Paris. Il a fait très froid l’année dernière, nous sommes arrivés en Février et avons eu de la neige jusqu’à Pâques. Puis on a eu, en été, à peu près le même temps qu’à Paris.

  • Le logement

Ça n’était pas évident de trouver un logement, il nous a fallu un mois et demi, une dizaine de visites, mais surtout de nombreux documents à rassembler, notamment la Schufa, document qui fait état de notre situation de crédit en Allemagne. On s’est aussi heurtés à certaines agences qui demandent aussi 6 mois de loyer d’avance aux personnes qui sont en période d’essai.

  • La nourriture

Ici on mange beaucoup, beaucoup de porc, sous toutes ses formes (même en viande hachée !). C’est la viande la plus présente partout et la moins chère, donc on finit par manger beaucoup plus de porc que de bœuf. Coté légumes, on a découvert les asperges blanches l’été dernier, un tel délice qu’on pourrait presque les manger crues ! Ce qui me manque… Picard, de bonnes baguettes, et des pâtes feuilletées, sablées, brisées toutes prêtes (on en trouve mais pas partout et il y a peu de choix).

  • La santé

Chaque citoyen doit souscrire à une assurance santé, qui fait soit partie du système public, soit du système privé, sachant qu’une fois dans le privé on ne peut plus retourner dans le public (sauf exceptions). Il y a des avantages différents à choisir le public ou le privé, certains médecins ne prennent que des patients du privé et il me semble que lorsque l’on n’a pas de famille on peut payer moins cher dans le privé, par contre le système public couvre les autres membres de la famille quand on est marié et qu’on a des enfants, chose que le privé ne fait pas. Un peu complexe donc, et pas donné, à peu près 15% des revenus.

  • La conduite

On roule tout comme en France, pas besoin de repasser le permis. Mais nous n’avons pas acheté de voiture ici, on fait comme la plupart des gens : métro, tramway, marche, et surtout vélo !

  • Ce qui coûte cher dans votre pays d’accueil / ce qui ne coûte pas cher

Les transports en commun coûtent assez cher. Un ticket de métro coûte 2,60 Euros, 1,50 Euros pour un trajet court. Ce qui coûte le moins cher… la bière certainement ! A peu près 7 à 8 Euros le litre.

Qu’est-ce qui vous dérange le plus dans les mentalités, les habitudes culturelles du pays ?

Pour l’instant pas grand-chose, à part peut être la lourdeur administrative… apparemment déclarer ses impôts est un tel cauchemar que tout le monde se fait aider par un conseiller fiscal.

Avez-vous des «habitudes» ?

On a acheté des vélos ! Faire du vélo à Berlin est très facile et agréable, il y a des pistes cyclables presque partout, et là ou il n’y en a pas les routes et/ou les trottoirs sont suffisamment larges pour qu’on ne se sente pas en danger.

Est-il facile de partir en weekend ?

Oui, il y a beaucoup d’endroits à découvrir, d’abord autour de Berlin, ensuite en Allemagne (nous n’en avons exploré qu’une petite partie pour l’instant) et puis bien sûr nous ne sommes pas loin de la République tchèque, de la Pologne, du Danemark…

Décrivez votre cadre de vie

Nous vivons dans le quartier de Prenzlauer Berg. C’est un quartier où je me sens bien, familial, un peu ‘village’, plein de restaurants et de petites boutiques.

Racontez-nous une anecdote

Berlin est entouré de nature, et même à l’intérieur de la ville, certain parcs sont plus ou moins sauvages, si bien qu’on y croise autre chose que des pigeons… On voit souvent des écureuils dans les arbres à coté de chez nous, un renard a déjà traversé notre rue… et nous avons même croisé, un soir, en rentrant d’un spectacle, un énorme sanglier (le passage traversait un petit bois).

Racontez-nous une journée typique ?

En semaine je travaille de chez moi, la journée passe en général vite, rivée sur un ordinateur ! Le soir, lorsqu’on n’a pas de cours d’allemand, on dîne assez souvent dans un des nombreux restaurants de notre quartier. Le week-end, nous essayons d’explorer Berlin, de découvrir un nouveau quartier ou bien une exposition, un musée.

Un biergarten

Votre adaptation

Votre intégration a-t-elle été facile ?

Oui et non. C’est l’Europe, nous ne nous sentons pas perdus, nous avons plus de repères que nous n’en avions a Dubaï. Mais la barrière de la langue rend les choses un peu plus compliquées malgré tout.

Avez vous rencontré facilement les « gens du pays » ?

Nous avons rencontré des gens oui, mais nous ne nous sommes pas fait des amis rapidement. Les liens sont longs à tisser.

Voyez vous / côtoyez vous d’autres personnes de votre pays d’origine sur place ?

Oui, c’est en vivant à l’étranger qu’on s’aperçoit combien notre culture nous défini. Même si je considère qu’on n’est pas expatrié pour rester entre français, et que la beauté de l’expérience c’est de rencontrer des gens d’horizons différents (et bien sûr j’en ai rencontré, en 4 ans) je me rends compte que malgré tout j’ai a tout de suite plus d’affinités avec des français. C’est avec d’autres français ‘déracinés’ que se crée un lien plus immédiat, des relations plus fortes et plus évidentes.

Vous êtes vous facilement adapté à votre pays d’accueil ?

Oui je crois ! Je m’y sens bien en tout cas.

Connaissez-vous la langue du pays ?

Je ne la connaissais pas du tout avant de venir vivre ici. J’ai donc pris des cours, mais c’est une langue difficile et je suis lente pour l’apprentissage oral donc je suis encore loin de pouvoir converser.

Votre lien avec votre pays d’origine

Face à quelle mentalité/habitude/défaut de votre pays d’origine êtes-vous plus clément, avec le recul d’habiter à l’étranger ?

L’accent des français lorsqu’ils parlent anglais… c’est une chose qui m’irritait auparavant, et que je vois aujourd’hui d’un œil plus clément. Finalement je me rends compte qu’il est bien plus important de focaliser ses efforts sur le fait de parler, de pratiquer, quitte à prononcer mal, à faire des tas d’erreurs, plutôt que de rester proscris par peur de ne pas parler correctement. Je veux essayer d’apprendre l’allemand de façon plus décomplexée que je n’ai appris l’anglais (sinon ça risque de prendre encore 10 ans !).

A quelle fréquence rentrez vous dans votre pays d’origine ?

Une à deux fois par an lorsque nous étions à Dubaï, un peu plus depuis que nous sommes à Berlin. Les allers-retours sur un week-end sont plus faciles à organiser.

Avez vous des contacts réguliers avec votre entourage resté dans votre pays d’origine ?

Téléphone, Emails, Facebook, Skype… mon expatriation ne serait pas vécue de la même façon sans les nouvelles technologies et les réseaux sociaux ! Et je trouve très important de nourrir les liens existants le mieux possible. Bien sûr mon entourage me manque, si j’y pense ! Mais l’éloignement a aussi du bon, on ne peut pas s’inviter le dimanche pour un brunch ou un apéro, mais on peut faire vivre la relation par d’autres moyens, et lorsqu’on se voit c’est pour partager plusieurs jours ensemble, des sorties, des petits déjeuners, des découvertes et des marches dans la ville, de vraies tranches de vie.

Avez vous prévu de revenir vivre dans votre pays d’origine un jour ?

Il y a 4 ans je l’aurais juré, maintenant je ne suis plus si sûre.

Un de mes tags preferes a Berlin

Conclusion

Avez vous évolué ou grandit depuis votre départ ?

Je crois avoir aujourd’hui plus de curiosité pour les autres et pour les choses qui m’entourent. Mais savoir ce qui est lié à l’expatriation, ce qui est lié au simple fait de vieillir, ce qui est lié aux expériences vécues, ou aux personnes rencontrées… c’est difficile à dire.

Avez-vous des conseils pour les futurs-expatriés ?

Non je n’ai pas vraiment de conseil à donner. L’expatriation est certainement vécue très différemment suivant que l’on soit étudiant, avec ou sans emploi, seul ou en couple, avec ou sans enfants… et suivant son caractère surtout… alors ce qui est valable pour moi ne l’est sûrement pas pour tout le monde.

Comment vous voyez vous dans 5 ans ?

Peut-être encore a Berlin, et j’espère parlant couramment allemand !

Comment vous voyez-vous dans 20 ans ?

La, c’est la colle… aucune idée !

Dans quel coin du monde rêvez vous de vivre ?

En Italie ou en Espagne…

Où aimeriez vous vivre une fois que vous serez à la retraite ?

Pour l’instant je ne sais pas !

Retrouvez Aurélie sur son blog

Le blog de Aurélie : http://desmotsdansmesnuages.wordpress.com/

desmotsdansmesnuages

Remerciements

Merci à Aurélie d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa vie à Berlin !

Vous avez des questions ?

Si vous souhaitez poser des questions à Aurélie sur son interview, n’hésitez pas à lui laisser des commentaires sous cet article. Elle se fera un plaisir d’y répondre !

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