L’interview de Olivia, en Turquie

Vue de la terrasse de la maison

Olivia vit à Istanbul depuis 4 ans et elle nous fait découvrir sa vie d’expat en Turquie.

 

 

 

 

 

turquieOù est-ce ?

Il s’agit de la vue que Olivia a depuis la Terrasse de sa maison… à Istanbul, en Turquie !

 

 

Découvrez son interview

Carte d’identité

Prénom : Olivia
Age : 46 ans
Situation personnelle : En concubinage, famille recomposée, 1 fille de 13 ans pour moi, 1 garçon de 19 ans pour mon compagnon
Situation professionnelle : Directrice de village de vacances
Pays et ville d’origine : France , Dreux en Eure et Loir
Pays et ville d’accueil : Turquie , Istanbul
Type et durée du visa : Visa de résident et de travail
Motif de l’expatriation : Opportunité par l’employeur de mon compagnon
Bloghttp://oliviaistanbul.blogspot.com/

Qui êtes-vous ?

Je suis une femme indépendante, dynamique, curieuse et créative. Je ne peux pas rester en place, il faut tout le temps que je fasse quelques choses. J’ai du mal à flemmarder….
Je travaillais en Savoie dans une station village , au pays du Beaufort. Un jour mon compagnon m’annonce qu’on lui propose une opportunité de poste en Turquie à Istanbul. Nous sommes une famille recomposée, nous sommes 4. Nous avons un enfant chacun. Agathe ma fille qui a 13 ans. Et Louis 19 ans le fils de mon compagnon. Louis fait ses études à Montréal au Canada.
Nous sommes arrivés le 10 Août 2010, le 30 Août on me proposait de travailler au Lycée Français pour les élèves de l’école primaire. Super génial, je me voyais pas inactive. Donc depuis 2010 je travaille en tant qu’assistante d’éducation au Lycée Français Pierre Loti.
Je suis diplômée aussi dans l’animation, il est donc facile pour moi de trouver du travail auprès d’enfants.
Pendant mon temps libre, je fais du sport au bord du Bosphore et de la pâtisserie, il faut bien éliminer les excès de gourmandises ….
Je donne des cours de français aussi et je fais du shopping avec ma fille. J’aime aussi faire des photos d’Istanbul. C’est une ville très photogénique.

Quelle est l’adresse de votre blog ?

http://oliviaistanbul.blogspot.com/. Je fais un blog pour partager avec ma famille et mes amis qui sont aux quatre coins du monde,  mon expérience et mes découvertes. Je trouve cela assez fun de partager ses aventures mais c’est beaucoup de travail et de temps.

Comment était votre vie dans votre pays d’origine ?

Avant de venir en Turquie, nous vivions en Savoie à Arêches, petite station village au pays du Beaufort, Prince des gruyères. Je dirigeais un village de vacances et mon compagnon était dirigeant d’entreprise. Nous habitions dans un chalet au centre village, ma fille allait dans une classe multiniveau ( CE2 , CM1, CM2 ) dans une petite école de village. Nos avions un petit cochon d’Inde qui s’appelait Marty. Un cochon d’Inde Californien avec des poils longs.
Nous faisions beaucoup de sport, de la rando en été et en hiver, de la raquette et du ski. Agathe faisait de la natation et du ski en club.
Nous avons encore beaucoup d’amis là – bas , et notre famille venait souvent nous voir.

Pour quelle(s) raison(s) avez-vous choisi de vous expatrier ?

Lorsque le sujet de l’expatriation nous n’avons pas hésité, c’est une très belle aventure pour nous et pour les enfants, qui vont donc dans une école internationale et côtoie différentes nationalités. Nous ne regrettons pas ce choix, nous avons une meilleur qualité de vie, un bon niveau de vie , en ce qui concerne la fiscalité, nous déclarons nos impôts en France au service des non-résidents.

Poissonnier au bord du Bosphore

Poissonnier au bord du Bosphore

Comment s’est passé votre départ ?

Nous devions emporter que 30 kg chacun, pas de container ni de déménagement. Donc il fallait choisir ce que nous devions emmener de plus précieux. Et puis nous revenions à chaque vacance scolaire.
Le plus difficile a été de trouver un endroit pour mettre toute nos affaires. Pas simple lorsqu’on habite dans un petit village perché dans la montagne.
Le moment du départ est très émouvant parce qu’on sait qu’on part pour une nouvelle aventure mais que l’on reviendra vite quand même. C’est un moment assez bizarre, on ne sait pas ce qui nous attend. Mon compagnon était parti seul 1 mois avant nous, afin de trouver un appartement meublé et bien situé proche des écoles.
Lorsque nous sommes arrivés nous nous demandions où est ce que nous étions. Nous arrivions d’un village de 400 âmes à 15 millions d’habitants pour Istanbul.
Il a fallu s’adapter très rapidement à cette ville tentaculaire. Ce que nous avons fais bien sûr avec beaucoup de curiosité parce qu’Istanbul est une ville envoûtante.

Comment se sont passées les premières semaines sur place ?

Mon compagnon avait trouvé le logement seul, nous étions à 2 minutes de la place de Taxsim. Dans le centre historique d’Istanbul. C’est un quartier très bruyant qui vit 24h/24h. Nous étions pas habitués à un tel bruit. Nous nous sommes mis en quête d’un autre logement moins bruyant mais toujours dans le même quartier.
Les premières semaines ont été très curieuses, il faut aller faire les courses, les démarches administratives comme la demande visa de résident qui est une épreuve du combattant à obtenir, le paiement des factures qui n’est pas du tout le même système qu’en France, tout est différent.

Qu’est-ce qui vous plait dans le pays où vous vivez actuellement ? Qu’est ce qui vous plaît moins ?

Ce qui nous plaît le plus c’est la qualité de vie, le plus difficile c’est la nourriture. Ici il n’y a pas une grande variété de produit dans les épiceries comme en France. Nous tournons toujours autour des mêmes produits.
Mais nous sommes tout de même bien à Istanbul, c’est une ville merveilleuse et féérique.

Par rapport à votre pays d’origine, qu’est ce qui est mieux ? Qu’est ce qui est moins bien ?

Le mieux c’est bien évidemment le climat qui est agréable. L’été est long de mai à novembre environ. L’hiver n’est pas trop rude mais il peut y avoir de la neige à Istanbul et là c’est la catastrophe , la ville est paralysée. Donc nous restons à la maison et lorsqu’il y a vraiment beaucoup de neige l’école ferme parce qu’il y a des enfants qui ont deux heures de trajet pour venir.
Les embouteillages. Istanbul est l’une des trois villes où il y a le plus de bouchons. Il y a un énorme problème de trafic.

Presqu'ile de Datca

Presqu’ile de Datca

Quelles sont les caractéristiques de votre pays d’expatriation ?

L’accueil, les turcs sont très accueillants, très serviables, très gentils. Il y a une qualité de service que je ne retrouve pas en France.

  • Le climat

Le climat à Istanbul est spécifique parce qu’il y a le détroit du Bosphore, la Mer Noire et La Mer de Marmara. C’est un climat qui peut être très humide, froid, glacial, et très chaud et sec.

  • Le logement

Les logements sont très faciles à trouver, par contre il faut tout le temps négocier le prix qui est souvent exagérer. Il y a pleins de petites agences de quartiers, vous pouvez visiter une dizaine d’appartements dans la journée, mais il faut faire attention au voisinage, au chauffage
En général l’agence demande deux loyers d’avance et un loyer de commission. Les logements sont très grands à Istanbul. Vous pouvez avoir un studio de 60 m2. Un appartement avec 3 chambres peut vite faire 180 m2 .

  • La nourriture

Depuis un an nous avons trouvé un appartement dans le quartier de Tarabya au bord du Bosphore face à la Mer Noire et nous avons la chance d’avoir deux marché à côté de la maison avec des maraîchers qui viennent très tôt le matin avec des légumes frais de saison et qui sont produits dans la région. Il n’y a que les bananes qui arrivent d’Equator. Nous trouvons du poisson délicieux, ce qui nous manque le plus c’est le porc bien sûr. Nous rêvons d’un bon rôti de porc , de côtelettes,. A chaque voyage en France nous ramenons une valise de 30 kg de denrées introuvable en Turquie, c’est des crises de rigolades au passage en douane. On se demande si on va se faire arrêter ou pas. Et ouf soulagement ça passe ; Yesssss ! Arrivée à la maison remplissage du frigo made in France. Que du bonheur.

  • La scolarisation

Agathe suit sa scolarité au lycée Français , elle est en 4ème et suit le même programme scolaire qu’en France elle est en section européenne anglais.
A notre arrivée Agathe a sauté la classe de CM1, elle a passé des test psychologiques, elle a été détecté « enfant précoce » et s’est donc retrouvé en CM2 , elle a commencé le turc jusqu’en 5ème mais cette année elle a arrêtée pour se consacrer à l’anglais , la section européenne et l’espagnol.

  • Les vacances

Nous avons au moins 14 semaines de vacances scolaires. Comme en France.

  • La santé

Heureusement nous sommes rarement malade, en Turquie il faut aller dans des hôpitaux privés qui coûtent très chers. Donc lorsque nous venons en France nous en profitons pour faire un checkup.

  • La conduite

Nous avons fait le choix de ne pas prendre de voiture mais l’entreprise de mon compagnon nous suggère d’un prendre une. Qu’il prenne en charge bien sûr.
Istanbul est une ville tentaculaire, et qui a un trafic très dense donc nous préférons prendre les transports en commun. C’est plus rapide et économique il y a un très bon réseau de métro. L’essence est aussi très chers.
Les turcs roulent à droite comme en France, et les turcs ont une conduite très sportives, ils conduisent très mal. Ils ne faut pas être cardiaque. Certains sont de vrais dangers publiques.

  • La censure

Sujet tabou ici, bien sûr est à tous les niveaux, il y a des sujets brûlants en ce moment.
Lorsque nous sommes arrivés en 2010 Youtube était interdit , tous les réseaux sociaux sont surveillés.

Tramway d'antan Istiklal Cad

Tramway d’antan Istiklal Cad

Qu’est-ce qui vous dérange le plus dans les mentalités, les habitudes culturelles du pays ?

Le foulard et les interdictions comme l’interdiction de s’embrasser dans les lieux publics, de consommer de l’alcool après 22 h , la mixité dans les université et en passe d’être supprimée, voilà quelques exemples

Avez-vous des «habitudes» ?

Non nous avons gardé nos habitudes mais nous faisons attention à notre comportement dans les lieux publics, on ne s’enlacent pas et on ne s’embrassent pas sur la bouche, pas de gros bisous en public.

Est-il facile de partir en weekend ?

Il est très facile de se déplacer à Istanbul , de prendre l’avion pour Bodrum qui est à 1 heure,de passer un week end au bord de la mer méditerranée, l’avion n’est pas cher, il y a beaucoup de choses à visiter en Turquie. C’est un pays très riche en histoire.

Racontez-nous une anecdote

Début Novembre nous avons tourné une émission de télé pour les expats, avec une équipe espagnole, nous avions un programme bien défini , mais l’équipe s’est tellement senti bien dans notre quartier que nous avons fais que la moitié du programme prévu. L’équipe était étonné et surprise par le calme et la qualité de vie que nous avions en étant à Istanbul. Il pensait qu’Istanbul c’était seulement la ville, les voitures , les embouteillages et la pollution, mais Tarabya est un havre de paix à moins d’une heure de Taxsim.

Racontez-nous une journée typique ?

Nos journées sont bien remplies, par exemple le lundi matin nous partons tous très tôt en général. Moi et Agathe à 7 h 30, mon compagnon prends souvent l’avion et pars aussi dans la foulée pour quelques jours, Agathe rentre vers 17 h 30 fait ses devoirs et moi je rentre vers 19 h lorsque je donne des cours de français après l’école. Je prépare le dîner et nous discutons de la journée, et nous nous couchons pas trop tard. C’est comme cela jusqu’au jeudi. Le vendredi je ne travaille pas et Agathe termine à 13 h.
Le weekend je fais du sport, je m’occupe de la maison et on se retrouve en famille.
Nous faisons de la pâtisserie, du bricolage.

Vendeur de fruits à cheval

Vendeur de fruits à cheval

Votre adaptation

Votre intégration a-t-elle été facile ?

Oui très facile, les turcs sont très accueillants

Avez vous rencontré facilement les « gens du pays » ?

Oui mais nous parlons très peu le turc donc les personnes que nous fréquentons sont franco turc.

Voyez vous / côtoyez vous d’autres personnes de votre pays d’origine sur place ?

Oui je travaille au Lycée Français donc j’ai beaucoup d’amis français.

Vous êtes vous facilement adapté à votre pays d’accueil ?

Ce n’est pas difficile de s’adapter en Turquie.

Connaissez-vous la langue du pays ?

Je n’ai pas pris de cours et je me débrouille.

Votre lien avec votre pays d’origine

Face à quelle mentalité/habitude/défaut de votre pays d’origine êtes-vous plus clément, avec le recul d’habiter à l’étranger ?

Quand je reviens en France je suis de moins en moins clémente. Je trouve que les français sont individualistes, ils sont très fermés, ils ne s’intéressent pas aux autres.

A quelle fréquence rentrez vous dans votre pays d’origine ?

2/3 fois par an.

Avez vous des contacts réguliers avec votre entourage resté dans votre pays d’origine ?

Oui très très souvent.

Avez vous prévu de revenir vivre dans votre pays d’origine un jour ?

Pour le moment non, nous restons encore à Istanbul 4 ans. Ensuite nous aimerions aller au Canada peut être.

Conclusion

Avez vous évolué ou grandit depuis votre départ ?

Je suis beaucoup plus ouverte et attentive au bien être des miens et des personnes qui me sont chères.

Avez-vous des conseils pour les futurs-expatriés ?

Bien préparer son départ est primordiale, nous avions deux mois pour tout préparer, c’est beaucoup trop court. Je pense qu’il faut faire un premier voyage de prise de contact pour se rendre compte de l’atmosphère.

Comment vous voyez vous dans 5 ans ?

Normalement nous serons encore expat mais où ???

Comment vous voyez-vous dans 20 ans ?

A la retraite sur une île au soleil.

Dans quel coin du monde rêvez vous de vivre ?

Au Costa Rica ou à Hawaï.

Où aimeriez vous vivre une fois que vous serez à la retraite ?

Sur une île au soleil.

Retrouvez Olivia sur son blog

Le blog de Olivia  : http://oliviaistanbul.blogspot.com/

oliviaistanbul

Un an plus tard

Comment a évolué Olivia ? Est-elle toujours en Turquie ? Découvrez-le dans sa nouvelle interview :

Un an plus tard

Remerciements

Merci à Olivia d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa vie à Istanbul !

Vous avez des questions ?

Si vous souhaitez poser des questions à Olivia sur son interview, n’hésitez pas à lui laisser des commentaires sous cet article. Elle se fera un plaisir d’y répondre !

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