L’interview de Axelle aux Maldives

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Axelle, 33 ans, s’est installée aux Maldives avec son mari pour 9 mois, le temps d’une mission à l’Alliance française.

 

 

 

 

 

220px-Maldives_(orthographic_projection).svgOù est-ce ?

Cette photo a été prise sur une plage de la petite île de Vilingili.

 

Découvrez son interview

Carte d’identité

Prénom : Axelle
Age : 33 ans
Situation personnelle : Mariée
Situation professionnelle : professeur de Français Langue Etrangères
Pays et ville d’accueil : Malé, Maldives
Date d’arrivée : Janvier 2014
Facebook : https://www.facebook.com/lestoilesfilantes2014

Présentez-vous ?

Je m’appelle Axelle, j’ai 33 ans et suis professeur de Français Langue Etrangères à l’Alliance française de Malé. Je suis venue en couple et mon mari participe en tant que bénévole à l’organisation des activités culturelles.

Où vivez-vous actuellement ?

J’ai accepté une nouvelle mission professionnelle dans la capitale des Maldives, à Malé, et mon conjoint m’a courageusement et amoureusement suivie. Nous sommes ici pour 9 mois, depuis le mois de janvier de cette année.
Notre précédente expatriation nous a menés ensemble en Equateur où nous avons tous les deux travaillé à l’Alliance Française de Quito, dans la capitale, pendant un an.

Précédemment, nous avons vécu une petite année en Inde, dans l’état de l’Uttar-Pradesh (Nord-Est) où nous nous sommes rencontrés, il y a bientôt 4 ans. Mon mari a vécu quelques mois à Miami et moi à Bali, en Indonésie, pour des missions de stage.

Avalanche de fruits et légumes au marché couvert de Malé

Avalanche de fruits et légumes au marché couvert de Malé

Pour quelles raisons vous êtes vous expatrié ?

Depuis longtemps, et peut-être plus encore pour moi, nous avions envie de « voir ailleurs ce qui se passe », de pouvoir expérimenter par nous même la vie dans d’autres pays. Vivre dans un pays étranger, c’est dépasser la vision inévitablement trop rapide des voyages touristiques et c’est se donner la chance de pouvoir comprendre un peu plus justement (du moins le croit-on !) la complexité d’un pays aux habitudes et au fonctionnement différents du nôtre.

C’est se décentrer pour prendre du recul sur son pays d’origine, pour peut-être également aiguiser son sens critique vis-à-vis des autres pays (en dépassant ces projections parfois naïves que nous faisons) tout en retrouvant un rapport plus apaisé avec son propre pays (en se disant que finalement, tout n’est pas si mal en France). Bref, c’est pour grandir et (se) découvrir qu’on avait envie de s’expatrier pour un temps.

Votre vie à l’étranger

Comment s’est passé votre départ ?

Nous sommes partis à chaque fois sous contrat local. Ainsi, nous n’emportons que le strict minimum qui se doit de tenir dans un gros sac à dos. Le choix des quelques vêtements qui feront la garde-robe de l’année à venir est toujours un casse-tête pour moi (moins pour mon mari !). Il en va de même pour les photos et objets qui rappelleront les proches.

Comment se sont passées les premières semaines sur place ?

Arriver aux Maldives ne représente pas de difficulté particulière, si ce n’est qu’il faut s’habituer à vivre sur une île de 2 km2 (Malé, la capitale) peuplée de 130 000 habitants. On peut vite avoir l’impression d’un climat étouffant, ce qui est renforcé par la chaleur (30°C et plus toute l’année) et d’une certaine manière par la religion musulmane très présente ici.

Venir vivre aux Maldives nécessite tout de même de s’être bien renseigné sur le pays qui ne se résume pas à l’image de carte postale qu’on en a, loin de là. Derrière les hôtels de luxe bordés de cocotiers et de sable blanc où aucune contrainte ne vient entacher ce paradis tropical , se cache une vie moins idyllique dans un pays où, religion musulmane oblige, alcool, porc et bikinis sont prohibés. Bien évidemment, les expatriés peuvent toujours prendre un bateau pour 10 minutes plus tard rejoindre un hôtel-restaurant où l’on peut prendre sa bière préférée ou encore partir en week-end dans ces fameuses îles-hôtels, mais il faut se préparer à ce quotidien.

Petit-déjeuner maldivien avec le délicieux mashuni

Petit-déjeuner maldivien avec le délicieux mashuni

Les caractéristiques de votre pays d’accueil

  • Le climat

Il fait chaud toute l’année, autour de 30°C, avec une saison humide entre mai et novembre.

  • Le logement

Nous sommes logés par mon employeur, et heureusement car les logements sont très rares à Malé vu la surpopulation et les prix proches des loyers (et des surfaces) parisiens ! On peut compter 1 000 € pour un petit deux chambres et un salon-cuisine !

  • La nourriture

La cuisine maldivienne ressemble par beaucoup à celle de l’Inde du Sud et du Sri Lanka tous proches en faisant une part belle au poisson, au riz et à la noix de coco.

Peu de choses sont cultivées et cultivables ici mais on trouve tout de même quelques fruits (noix de coco, papaye, bananes, mangues) et légumes.

Mais difficile de manquer de quelque chose, on trouve de tout ici, si on est prêt à y mettre le prix. En effet, les Maldives doivent presque tout importer des pays voisins (ou plus lointains), produits frais compris, ce qui fait que les prix pratiqués sont plus élevés que ceux auxquels on s’attend de cette zone asiatique.

Dans la capitale, la cuisine locale n’est pas très variée mais certains plats et desserts sont tout simplement délicieux, surtout si on aime la coco et le thon. Nous avons un gros coup de cœur pour ce qu’on appelle le « mashuni », plat de thon émietté avec de la coco fraîche, de l’oignon, du piment et du citron vert. C’est frais et relevé, un régal à manger à la main avec des « roshis » (les petites galettes à la farine qui ressemblent aux chapatis indiens).

A Male, c’est également très facile de goûter à d’autres cuisines, asiatiques ou européennes. On peut y manger très bien, à des prix variables.

  • La scolarisation

Le système scolaire maldivien est calqué sur le système anglo-saxon, et les écoles adoptent un rythme matinal en général (les élèves commencent vers 7h30 et terminent vers 14h). Pour ceux qui se poseraient la question, il n’y a pas d’établissement scolaire français aux Maldives (uniquement au Sri Lanka).

  • La censure

Oui, et nous devons travailler avec même ! Pour les projections cinéma qu’organise l’Alliance française il faut soumettre les films au préalable à la censure qui va attribuer une classification d’âge pour les films et indiquer les scènes à couper pour qu’il soit projeté Pas de corps nus ou de scène d’amour autorisés. Il en va de même avec les thématiques abordées dans les classes de français des écoles internationales où l’Alliance intervient, il convient d’être très vigilant avec tout ce qui touche à la religion. Dans un pays qui déclare 100% de musulmans, on ne prend pas à la légère certaines choses.

Avez-vous des «habitudes» ?

Je crois que c’est à chaque fois un savant mélange entre le plaisir d’adopter de nouvelles habitudes et de jouir de ce que notre nouveau pays nous apporte, et le besoin inconscient mais bien réel de conserver des choses de notre culture d’origine. C’est peut-être autour de ce qui se mange que les deux facettes se jouent en même temps. J’ai remarqué que nous gardons toujours l’habitude d’un petit-déjeuner à la française, sucré donc, alors que nous incorporons volontiers beaucoup d’ingrédients ou plats des Maldives dans nos autres repas.

Est-il facile de partir en weekend ?

Les Maldives ne sont pas un pays culturel à proprement parler. Il n’y a pas de vestiges ou de musées à visiter, mais c’est la nature qui mérite largement le détour. Pour les amoureux de la faune aquatique et des sports nautiques, les escapades pour un week-end sont très faciles à organiser depuis Malé. Il y a même une alternative aux coûteux ressorts dans certaines îles locales ouvertes aux touristes où des guest-houses ont ouvert il y a quelques années.

On s’habitue vite à prendre son week-end les vendredis et samedis, comme les Maldiviens !

Décrivez votre cadre de vie

La vie à Malé est très urbaine : des rues petites et encombrées de scooters, des immeubles tout en hauteur pour pouvoir loger tous les habitants, quelques frangipaniers bien parfumés, une agitation qui croit à la tombée de la nuit.

Pouvez-vous nous raconter une journée typique ?

Difficile de décrire une journée de travail type, mais ce qui rythme indéniablement le quotidien ce sont les 5 appels à la prière qui font maintenant pleinement partie de notre nouvel environnement sonore. Alors que le 1er appel de la journée, vers 5h du matin, me réveillait les premiers jours, je ne l’entends même plus.

Dans les rues de la capitale

Dans les rues de la capitale

Votre adaptation

Avez-vous rencontré des locaux ?

Quand on est une femme européenne, ce n’est pas forcément évident de faire des rencontres qui ressemblent à de l’amitié. Les hommes peuvent se méprendre sur les intentions et les femmes restent discrètes, peu bavardes. Si les gens sont plutôt très souriants et serviables, il faut un peu de temps pour vraiment se rencontrer. Sans doute est-ce moins facile de faire des rencontres quand on est en couple que quand on est dans un pays sans son conjoint.

Connaissez-vous la langue du pays ?

La langue de l’éducation c’est l’anglais, mais la langue nationale s’appelle le dhivehi. Nous avons pris quelques cours de dhivehi, qui est assez proche du cingalais (parlé au Sri Lanka juste à côté) avec des influences venues des langues indiennes. Elle s’écrit dans un alphabet qui s’inspire fortement de l’arabe. Une langue pas évidente à apprendre donc mais qui s’avère utile pour déchiffrer les menus au restaurant ou pour sympathiser avec des Maldiviens ne parlant pas anglais.

Plage artificielle à Malé

Plage artificielle à Malé

Conclusion

Nous allons prolonger notre petit bout de vie asiatique par un voyage-projet de 8 mois dès le mois d’octobre qui s’appelle « Les Toiles Filantes ». Avec dans notre sac à dos un ordinateur, un mini vidéo-projecteur, des enceintes et un drap blanc, nous allons organiser des rencontres et projections itinérantes de documentaires ( comme « Home », « 7 milliards d’autres » et « La soif du monde ») pour les adultes et les adolescents et de courts-métrages animés (muets), pour les plus jeunes. La fondation GoodPlanet est notre principal partenaire et nous cède les droits de diffusion de ses films le temps de ce projet.
Ainsi, à partir de l’automne, nous allons partir à la rencontrer d’associations, de foyers, de centres d’éducation, d’universités et d’écoles des 8 pays traversés (Inde, Népal, Birmanie, Cambodge, Thaïlande, Vietnam, Laos, Indonésie). Pour en savoir plus, n’hésitez pas à visiter notre page Facebook : https://www.facebook.com/lestoilesfilantes2014 !

Remerciements

Merci à Axelle d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa vie aux Maldives !

Vous avez des questions ?

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