L’interview de Léa, un an plus tard en France

Il y a un peu plus d’un an, Léa partageait avec nous ses impressions sur sa vie en Allemagne.

Aujourd’hui, nous revenons vers elle pour voir où elle en est.

10. Lea Allemagne

Habites-tu toujours en Allemagne ?

Suite à ma précédente interview, les choses ont beaucoup changé. Après avoir terminé mon année Erasmus, je suis rentrée en France à la fin du mois de juillet 2014 et j’ai enchaîné sur un nouveau projet, mon Master.

Je vis désormais dans une petite ville Sarthoise, au calme et en campagne.

Qu’est-ce qui a fait que tu sois retournée dans ton pays ?

Erasmus nous permet d’effectuer une année d’étude : il me fallait donc rentrer en France. J’ai décidé d’enchaîner directement sur de nouveaux projets, là où d’autres ont préféré prendre une année complète de réflexion avant de se relancer.

Comme je l’expliquais dans mon blog à ce moment-là, je souhaitais changer légèrement de parcours et intégrer un Master en Marketing et Communication, en alternance. Après avoir passé le concours en mars, je me suis lancée dans les démarches pour trouver une entreprise. Le parcours a été semé d’embuches, il m’était difficile de décrocher des entretiens à plus de 900 km, mais j’ai finalement trouvé.

Depuis septembre dernier, je travaille donc dans une agence de communication digitale, en parallèle de mon Master.

Comment s’est passé ce nouveau départ ?

Heureusement pour moi, mes parents ont fait le déplacement en juillet pour venir me chercher.  Nous avons donc rempli la voiture de toutes mes affaires (et Dieu sait à quel point on peut accumuler des petites choses en quelques mois). Je pense que j’aurais dû organiser un vide grenier si j’avais eu à prendre le train…

Question formalités, ma résidence universitaire a su « simplifier » le parcours. J’ai fait un premier état des lieux deux semaines avant mon départ, afin de signaler le moindre problème qui devait être réparé. Puis j’ai reposé un deuxième rendez-vous le jour de mon départ : en deux minutes, tous les papiers étaient signés, j’ai rendu les clefs et j’ai fermé définitivement la porte de mon appartement allemand.

La plus grande difficulté a été de dire au revoir à ma vie allemande. Le semestre d’été fut si merveilleux et riche en évènements que tirer un trait fut trop compliqué.

J’ai d’abord dit au-revoir à mes amis, dans un torrent de larmes et d’émotion. Difficile de quitter ceux qui ont « remplacé » nos proches et nos familles pendant ces quelques mois. Puis, j’ai quitté la ville un matin de juillet, en regardant une dernière fois ma résidence et le fameux bus que je prenais chaque jour.

J’étais heureuse de rentrer à la maison, de retrouver mon chéri, ma famille et mes amis… mais la transition entre ces deux parties de ma vie a été légèrement compliquée. Mes autres amis « Erasmus » ont eu du mal eux aussi, certains sont passés inévitablement par la case « dépression post-Erasmus ». J’ai eu la chance d’avoir mon entourage et mes nouveaux projets, ce qui m’a permis de ne pas penser à tout cela.

Aujourd’hui, je repense régulièrement à Konstanz. Je me surprends parfois à me dire « ça, c’était mieux là-bas » ou « ah oui, mais les allemands ne feraient pas ça, eux »… et plein d’autre chose de ce genre.  Je crois qu’une part de moi est devenue allemande, en quelque sorte…

Décris-nous ton nouveau cadre de vie…

Depuis mon retour en France, je me suis installée avec mon copain dans une petite ville en pleine campagne. Nous avons nos proches à proximité et toutes les commodités. Je travaille au Mans, je prends donc le train chaque jour et je me plais bien dans cette petite routine.

J’ai l’impression d’avoir tellement évolué en Allemagne, que revenir à ma petite vie d’étudiante de fac ne m’aurait pas convenu. J’aime me sentir responsable, avoir ma maison à gérer, ma vie de jeune femme et de salariée. Bien sûr, je suis encore étudiante, mais l’alternance me fait gagner en maturité et me fait évoluer au même rythme que cette année à l’étranger.

Quel serait ton bilan général de cette année passée ?

Si je devais faire un bilan rapide, je dirais que cette année passée fut riche en expérience et en rencontre. Partir à l’étranger est la meilleure chose qui me soit arrivée au cours de ma formation. Il y a bien évidemment des sacrifices ; partir loin de ses proches est toujours difficile, mais il est parfois nécessaire de quitter cette « zone de confort » et de partir à l’aventure. J’en ressors plus mature, plus responsable et je sens que cette expérience est un atout pour ma carrière professionnelle. Ce n’est peut-être qu’une illusion, mais j’ai la sensation que les gens me considèrent autrement lorsque je leur dis que j’ai vécu en Allemagne… Et puis, en cours, je me rends vraiment compte de mon « avance » en langues étrangères par rapport aux autres étudiants de ma promo. S’ils négligent involontairement l’anglais, ils ne se rendent pas toujours compte de son importance dans le monde actuel de l’entreprise…

Si vous hésitez encore, un seul conseil : lancez-vous !

 

Merci pour ces réponses et bonne continuation !