L’interview de Anne, un an plus tard en Allemagne

Il y a un, Anne partageait avec nous ses impressions sur la vie en Allemagne.

Aujourd’hui, nous revenons vers elle pour prendre des nouvelles.

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Habites-tu toujours au même endroit ?

Oui, j’habite dans l’arrondissement de Friedrichshain à Berlin depuis 4 ans maintenant et m’y sens bien. Ce quartier ou « Kiez » en Berlinois au Nord de Friedrichshain a tout ce qu’il faut pour créer un climat de vie agréable : des immeubles à taille humaine, des petits commerces, un parc, le Volkspark Friedrichshain pour les barbecues, le jogging ou les balades tranquilles. Deux cinémas sont à quelques pas : l’UCI pour les blockbusters et le Yorck pour les films indépendants. Si on pousse un peu plus loin la balade, on entre dans le Friedrichshain alternatif avec ses bars, pubs, mais aussi son yoga matinal, ses falafels égyptiens, ses puces… La gentrification n’épargne pas le coin, c’est vrai, mais Friedrichshain reste encore un arrondissement pour tous et ça me plaît.

Bord Spree

Bord Spree

Qu’y fais-tu aujourd’hui ?

Après une première expérience professionnelle dans le journalisme, j’ai renoué avec mes premières amours : l’histoire en 2008, en accompagnant groupes, scolaires, familles dans plusieurs musées berlinois. En 2013, j’ai monté ma propre agence de visites guidées avec WalkBerlin pour partager ma passion pour Berlin et son histoire en explorant la ville. C’est ce que je fais depuis. Chaque tour est différent car les groupes sont différents. C’est passionnant de redécouvrir Berlin à chaque fois !

L’année passée a été décisive et je suis heureuse de voir se développer le projet WalkBerlin. J’ai la chance de pouvoir vivre de ma passion.

 

Aujourd’hui, avec un an de recul, qu’est-ce qui te plait dans ta vie à l’étranger en général, et qu’est-ce qui te plait moins ?

Ce qui est agréable à Berlin, c’est le côté tranquille de la ville. Berlin ne dort pas, mais prend son temps. Dans le métro, par rapport à d’autres capitales européennes, on respire. La ville est très étendue, mais très bien déservie. Même si certaines artères sont réputées dansgereuses à vélo, la ville a un circuit de pistes cyclables qui font de chaque déplacement à vélo une balade agréable. Berlin est une ville verte : parcs, espaces verts font partie de l’espace urbain comme les immeubles et sont protégés.

Le coût de la vie est peu cher à Berlin, ce qui permet de s’y installer pour lancer son projet. Mais c’est quelque chose qui est en train d’évoluer. Les loyers augmentent, sans que les salaires suivent, et trouver un appartement devient de plus en plus difficile.

East Side Gallery

East Side Gallery

Et par rapport au pays en lui-même, as-tu découvert des choses supplémentaires que tu apprécies vraiment ? Et d’autres que tu aimes moins ?

Oui, cette capacité qui semble inépuisable à développer les tendances du moment à la berlinoise, soit en mélangeant les concepts. Alors qu’on pense que tout a été testé, Berlin rebondit par sa créativité. Quelques exemples : le street food sur fond de musique techno mixée par un DJ dans un club ou les Pre-Work-Parties : café, smoothies et musique techno avant d’aller au travail ou à la fac. Une autre tendance dont on parle peu outre-Rhin et qui casse un cliché : le recours à la grève comme moyen de pression. Disons que les Allemands ont la réputation de résoudre les conflits par la négociation sans passer par la case grève. Et pourtant, on a vu cette année avec les conflits sociaux à la Deutsche Bahn que cela pouvait aussi arriver en Allemagne.

 

Est-ce qu’un an de plus te donne l’impression d’être encore davantage intégrée ?

Oui, notamment grâce à mon activité professionnelle qui me permet d’être en contact direct avec le public et donc à la rencontre des Allemands et des Berlinois, des scolaires et des adultes et des touristes de toutes contrées. Travailler dans les deux langues, en francais et en allemand, est aussi un plus. J’ai la chance de pouvoir accompagner des groupes francophones et germanophones aussi bien dans les musées que dans la ville avec WalkBerlin. Ce contact direct et ces échanges aident à saisir les problématiques actuelles, à connaître les questions qui préoccupent Allemands et Francais.

Avec mon blog et Facebook, j’essaie de garder ce contact dans les medias sociaux. C’est ainsi possible d’élargir la portée des réponses aux questions posées pendant des visites.

Memorial Holocauste

Memorial Holocauste

Quel est ton bilan général de cette année passée ?

Positif ! Berlin est une ville de contrastes en changements permanents. C’est fascinant de pouvoir suivre cette évolution sur place et d’y prendre part. Mon agence WalkBerlin se développe, les retours sont positifs. Pouvoir vivre de ma passion est tout simplement génial !

 

Merci pour ces réponses et bonne continuation !