L’interview de Emilia, un an plus tard en Argentine

Il y a un, Amilia partageait avec nous ses impressions sur la vie en Argentine.

Aujourd’hui, nous revenons vers elle pour prendre des nouvelles.

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Habites-tu toujours au même endroit ?

Le logement, pour moi (et beaucoup d’autres) c’est LE point compliqué en Argentine… Depuis mon interview l’année dernière j’ai déménagé 2 fois. Désormais j’habite dans le centre, près du Congreso en colocation. Je suis bien contente de ce nouveau quartier et de mes colocs même si niveau confort c’est loin d’être parfait. Mais je crois que j’ai enfin un peu de stabilité.

Qu’y fais-tu aujourd’hui ?

Je continue à travailler pour ma boîte de production de spectacle vivant entre la France et l’Argentine. Les choses s’accélèrent, on a de plus en plus de projets et de perspectives positives, c’est motivant. J’écris toujours pour Buenos Aires Connect quand j’ai le temps et je fais aussi de la rédaction de contenu pour internet.

 

Aujourd’hui, qu’est-ce qui te plait dans ta vie à l’étranger, et qu’est-ce qui te plait moins ? Penses-tu t’être habituée aux choses qui te gênaient il y a un de cela ?

Globalement, je crois que j’y vois un peu plus clair sur ce qui est compliqué en Argentine (le logement, l’inflation, l’instabilité) et que j’accepte mieux ces conditions, j’arrête d’essayer de lutter contre ça et je profite de toutes les merveilleuses contreparties (la liberté, la mobilité, la créativité, l’adaptabilité…).

 

As-tu découvert d’autres choses qui te plaisent dans ce pays ? Et qui ne te plaisent pas ?

Je travaille dans le secteur culturel et je continue de m’émerveiller chaque jour un peu plus de la production culturelle argentine qui est d’une très grande créativité, et ce, avec très peu de moyens… Par rapport à l’esprit français où l’art à tendance à s’embourgeoiser, c’est très vivifiant et motivant. Je continue de m’étonner de toutes les possibilités qui s’ouvrent à moi, des choses qui ne seraient pas possibles en France où le monde de la culture est très fermé, vieillissant, dans l’entre-soi… Ici, l’âge et le diplôme n’importent pas, les gens font plus facilement confiance et ça, ça continue de me surprendre. Chaque jour un peu plus j’ai le sentiment que tout est possible (les mauvaises surprises aussi bien sûr !)

 

Est-ce qu’un an de plus te donne l’impression d’être encore davantage intégrée ?

Oui, je me sens toujours plus intégrée et j’ai un bon réseau ici, même si je remarque que la plupart de mes amis ne sont pas des porteños (habitants de Buenos Aires). Finalement on finit très vite par se retrouver entre gens « d’ailleurs », entre étrangers et argentins de l’intérieur parce qu’on partage cette expérience en commun, qui est notre force et notre fragilité, d’être loin de chez soi.

 

Quel est ton bilan général de cette année passée ?

Ça a été une année très riche en aventures, en émotions, en surprises, en doutes…. J’ai l’impression de vivre à 200 à l’heure ici, si je repense à tout ce que j’ai vécu depuis l’année dernière, c’est assez hallucinant… J’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs vies. Et malgré tout il y a des choses qui restent, les amis, les projets, les espoirs. On appelle Buenos Aires « la ciudad de la furia », la ville de la furie. Ça lui va très bien je trouve. C’est un peu la vie tout terrain, il faut être adaptable, savoir improviser. Il y a des moments difficiles où on a envie de prendre le premier aller simple pour la France et d’autres où on n’arrive plus à imaginer de partir. Ce qui est sûr c’est que vivre ici à changé ma vie, m’a changée moi et que je ne regrette pour rien au monde tout ce que j’ai vécu jusqu’à présent, le bien et le mal.

 

Merci pour ces réponses et bonne continuation !