L’interview de Jenny, aux États-Unis

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Jenny, une québécoise, nous raconte comment se passe son expatriation en Californie !

 

 

 

 

etats-unisDécouvrez son interview

Carte d’identité

Prénom : Jenny
Age : 35 ans
Situation personnelle : Mariée et 2 jeunes filles
Situation professionnelle : Maman à la maison – Photographe
Pays et ville d’origine : Ville de Québec, Canada
Pays et ville d’accueil : Sud de la Californie
Type et durée du visa : Visa TD pour entrer, suivi du H1B et carte verte depuis quelques mois
Partenaire d’expatriation : mon amoureux et mes filles
Motif de l’expatriation : Le climat et l’emploi de mon conjoint
Bloghttp://www.jennyencalifornie.com/

 

Présentez-vous ?

Nous avons passé pratiquement toute notre vie en banlieue de Québec. Nous avons deux filles, aussi nées au Québec. Secrétaire et agente de bureau pendant près de huit ans, j’ai fait un virage à 180 degrés en quittant mon emploi pour passer plus de temps avec les enfants et ouvrir un studio de photographie à la maison. Ici, je m’occupe principalement des enfants et de la maisonnée, et dans mes temps libres je travaille au développement de quelques projets, généralement reliés à la photographie, au voyage ou à la cuisine, mes grandes passions.

Quelle est l’adresse de votre blog ?

Avant de quitter le Québec, j’ai trouvé peu d’informations pratiques concernant l’expatriation en français. Les sites francophones sont généralement tenus par des Européens. L’inconvénient, c’est que les procédures, les VISAS, les lois, etc. ne sont pas les mêmes. J’avais envie de partager mon expérience d’expatriée… du Québec.

Où vivez-vous actuellement ?

Nous sommes dans le sud de la Californie et nous sommes partis parce que nous avions le goût de changer de climat (c’est pas chaud à Québec) et de réaliser le projet alors que nous avons la santé, tout simplement. C’est la première fois que nous vivons à l’étranger.

 

Votre vie avant votre expatriation

Comment était votre vie dans votre pays d’origine ?

Avant notre expatriation, j’ai changé mon mode de vie. J’ai ouvert mon studio de photographie à la maison et j’ai quitté mon emploi régulier pour être à la maison avec les enfants. Nous avions une maison en banlieue de Québec, un terrain privé et une voiture. Nous avions aussi la famille et les amis tout près. Nos habitudes; le travail, les rencontres familiales, la garderie et les loisirs pour les enfants et petit à petit, les voyages.

Pour quelles raisons vous êtes vous expatrié ?

Le rêve de partir à l’étranger, il ne fallait pas attendre la retraite pour le faire. Nos recherches, les compétences de mon conjoint et notre courage nous ont mené ici. Mis à part que la famille et les amis ne sont plus à proximité, le reste est très positif (niveau de vie, système de santé, fiscalité, le climat).

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Votre vie à l’étranger

Comment s’est passé votre départ ?

Comme le coût du déménagement était calculé en poids, nous avons réduit au minimum. Ne sachant pas l’espace que nous aurions en Californie, nous avons conservé nos biens personnels (photos, vêtements, jouets). Nous avons utilisé les services de déménagement par camion.

Tout était bien planifié; il y a beaucoup à faire et à penser. Nous avons fait déménager la voiture et j’ajoute une note : « ne pas refaire ce choix! » :o)

Nous avons quitté Québec le 1er janvier avec nos deux familles à l’aéroport… et j’étais en larmes! Ça a été plutôt difficile comme journée, c’était très émotif.

Comment se sont passées les premières semaines sur place ?

Les premiers mois ont été difficiles. N’étant pas très à l’aise en anglais, tout était plus compliqué dans ce nouvel environnement. Pour nos filles, ça été très difficile aussi. Ma plus vieille a eu de grosses réactions et la plus jeune semblait très insécure.

Mon conjoint avait déjà trouvé un appartement puisque sa compagnie offrait de l’aide pour les déplacements, les logements, etc. Nous avons reçu nos effets personnels quelques semaines après notre arrivée et je dirais qu’après 3 ou 4 mois, tout a commencé à se replacer pour les filles.

D’une journée à l’autre, notre vie s’effondre ! Ça résume bien notre situation au départ. Il n’y a plus
aucun repère et aucune ressource (dans notre langue), et les enfants sont déstabilisés. Je vous rassure; une fois le tourbillon passé, nous sommes très heureux.

Qu’est ce qui vous plaît dans votre vie à l’étranger ? Qu’est ce qui vous plaît moins ?

Être loin de la famille et des amis est sans hésitation LE point négatif. J’ai aussi moins de ressources en français (livre, musique) et cette accessibilité me manque un peu.

Sinon, notre vie à l’étranger nous ouvre sur d’autres cultures, d’autres lieux. Nous sommes maintenant bilingues et c’est un point très positif à mon avis.

Nous adorons voyager et notre expatriation nous amène de belles opportunités de voyage.

Par rapport à votre pays d’origine, qu’est ce qui est mieux ? Qu’est ce qui est moins bien ?

Sans hésiter, je dirais que la température est beaucoup mieux ! Nous, ça nous plait beaucoup. Sinon, c’est difficile de commenter parce qu’au Québec, nous avions une belle vie, nous étions dans un milieu sécuritaire, près de nos familles, etc. Nous n’avons pas quitté pour fuir le Québec, mais plutôt pour découvrir autre chose. Ici, nous avons d’excellents services depuis notre arrivée et nous avons fait des choix qui nous permettent de bien profiter de la vie.

Si je compare à notre ancien milieu de vie, l’immobilier et les services de garde sont beaucoup plus dispendieux ici.

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Les caractéristiques de votre pays d’accueil

  • Le climat

Le climat est parfait. Il y a de grosses chaleurs en été, et des journées fraîches en hiver. Si je compare avec mes habitudes de Québécoise, on ne se questionne pas vraiment sur la température qu’il fera pour sortir. Nous n’étions pas des adeptes de sports d’hiver!

  • Le logement

Mon conjoint était déjà sur place pour le travail et il a fait des visites d’appartement. Son employeur offrait un agent avec qui faire des visites. Ça été assez simple.

  • La nourriture

Quelques plats ou produits bien de chez nous me manquent, mais d’un autre côté, nous découvrons la cuisine mexicaine, à notre grand bonheur.

  • La scolarisation

Le système scolaire fonctionne grossièrement de la même façon. Les enfants commencent l’école autour de 5 ans et les niveaux sont sensiblement les mêmes. Les enfants sont maintenant bilingues ! Ma grande ne parlait pas anglais à notre arrivée et après quelques mois à la maternelle, elle se débrouillait très bien en classe. L’immersion est un beau cadeau pour les enfants.

Une grande différence est le coût des universités aux États-Unis.

  • La santé
Le système de santé est très satisfaisant pour nos besoins. C’est un système de santé privé, contrairement au système public du Québec, et l’employeur de mon conjoint offre de bonnes assurances. Nous sommes entre bonnes mains.
  • La conduite

À notre arrivée, les règles exigeaient de refaire un examen de conduite (technique et pratique) pour obtenir notre permis de la Californie.

  •  Ce qui coûte cher dans votre pays d’accueil / ce qui ne coûte pas cher 

Les services de garde, les activités sportives, les loisirs et l’immobilier sont plus dispendieux ici.
Côté nourriture, fourniture scolaire, vêtement, voiture, taxe de vente, etc. c’est, dans notre cas, moins cher ou comparable.

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Qu’est-ce qui vous dérange le plus dans les mentalités, les habitudes culturelles du pays ?

Ce qui m’agace le plus, c’est de savoir que les citoyens peuvent posséder une arme. Comprenez moi bien; je n’ai pas peur de sortir de la maison, nous habitons un environnement très sécuritaire, les gens sont respectueux… mais ça me revient à l’esprit à l’occasion !

Est-il facile de partir en weekend ?

Nous sommes toujours comme des touristes depuis notre arrivée. Dès que nous avons la chance de partir, nous le faisons. Il y a des milliers de choses à faire, c’est très facile de partir pour quelques jours.

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Votre adaptation

Votre intégration a-t-elle été facile ?

Les premiers mois ont été difficiles. La langue était un défi pour nous et à Québec, nous passions du temps avec la famille pratiquement chaque semaine.

Il faut dire que du jour au lendemain, nous n’avons plus la famille, plus les amis, plus la maison, plus nos effets personnels, et par-dessus tout, personne ne parle notre langue. Ça été un gros choc pour mes enfants.

Avez vous rencontré facilement les « gens du pays » ?

On a quelques amis, mais nous sommes plutôt solitaires.

Connaissez-vous la langue du pays ?

Au quotidien, mon anglais de base n’était pas suffisant. Les premiers mois (environ 6) ont été plus intenses, mais l’immersion totale est la meilleure façon d’apprendre. La barrière de la langue se fait toujours sentir quand je veux exprimer quelque chose de bien précis. Je me dis : ça serait si simple en français! Par chance, ça va maintenant beaucoup mieux au quotidien.

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Votre lien avec votre pays d’origine

A quelle fréquence rentrez vous dans votre pays d’origine ?

Nous retournons au Québec généralement 1 fois par année.

Avez vous des contacts réguliers avec votre entourage resté dans votre pays d’origine ?

Le courrier électronique reste mon moyen de communication préféré. C’est utile pour le partage de photo et de vidéo et pour prendre des nouvelles en tout temps, malgré le décalage. On utilise Skype et le téléphone à l’occasion.

Avez vous prévu de revenir vivre dans votre pays d’origine un jour ?

Pour l’instant, non.

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Conclusion

Avez vous évolué ou grandit depuis votre départ ?

Je voyais la vie avec peu de liberté pour sortir des sentiers battus. Études, travaille, maison, enfant… Une belle petite routine rassurante. Ce n’est pas négatif, mais maintenant je pense que je suis plus ouverte au changement de route. En ayant vécu un changement radical comme l’expatriation, j’essaie de dire plus souvent « pourquoi pas ? ».

Avez-vous des conseils pour les futurs expatriés ?

Préparez-vous à de gros changements, même si c’est un mode de vie similaire au vôtre. Malgré tout, votre vie changera : les habitudes, les gens, l’environnement, les connaissances, etc. Si vous avez des enfants, les réactions pourront être très variés, mais malgré tout, si vous avez vraiment envie de le faire, je vous encourage.

Comment vous voyez vous dans 20 ans ?

Dans 20 ans… ouf, c’est loin! Je dirais qu’ayant fait le grand saut (c’est-à-dire une première expatriation), je ne serais pas fermée à partir pour un nouvel endroit. Dans 20 ans, qui sait de quel endroit j’écrirai 🙂

Où aimeriez vous vivre une fois que vous serez à la retraite ?

Pour l’instant, la chaleur reste un critère de sélection 😉

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Retrouvez Jenny sur son blog

Le blog de Jenny : http://www.jennyencalifornie.com/

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Remerciements

Merci à Jenny d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa vie californienne !

Vous avez des questions ?

Si vous souhaitez poser des questions à Jenny sur son interview, n’hésitez pas à lui laisser des commentaires sous cet article. Elle se fera un plaisir d’y répondre !

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