L’interview de Vincent, au Costa Rica

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Vincent, 25 ans, nous raconte sa vie au Costa Rica, pays dans lequel il vit depuis plus de 3 ans et pour lequel il est arrivé par amour !

 

 

 

 

 

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Où est-ce ?

Cette photo a été prise dans le parc national Manuel Antonio.

Découvrez son interview

Carte d’identité

Prénom : Vincent
Age : 25 ans
Situation professionnelle : blogueur pro, auteur du blog http://www.vert-costa-rica.fr 
Pays et ville d’origine : France (Rennes)
Pays et ville d’accueil : Costa Rica (Alajuela)
Type et durée du visa : résident au Costa Rica
Motif de l’expatriation : rencontre amoureuse avec une Costaricaine
Date de début d’expatriation : juin 2011
Blog http://www.vert-costa-rica.fr/

Présentez-vous ?

Bonjour, je me présente, je m’appelle Vincent Varenne, j’ai 25 ans et je suis installé au Costa Rica depuis juin 2011, date à laquelle j’ai rejoint ma femme qui est costaricaine.

Nous nous sommes rencontrés en France et j’ai pris la décision, par amour, de tout quitter pour rejoindre le Costa Rica, un pays que je ne connaissais pas quelques mois auparavant. Autant vous dire que je suis parti à l’aventure en me disant : « J’ai le droit de voyager 3 mois comme touriste, alors je me lance, et je verrai si je réussis à m’adapter ou pas ». C’était la première fois que je partais aussi loin, même si j’avais tout de même déjà voyagé plusieurs semaines en Espagne, à Biarritz ou en Belgique…

Un départ que je ne regrette vraiment pas puisque nous vivons depuis 3 ans ensemble, avec Mélissa, dans la ville d’Alajuela au Costa Rica, et nous en sommes très heureux. Lors de mon arrivée, j’ai créé un blog pour partager surtout avec ma famille, puis très vite je me suis rendu compte de son potentiel. J’ai donc choisi de me former pour devenir blogueur, et j’ai commencé à gagner mes premiers euros, ce qui m’a conforté dans mon choix de continuer et de faire partager mon expérience, mon voyage au Costa Rica.

Je suis donc l’auteur du blog de voyages www.vert-costa-rica.fr dans lequel je partage mon expérience et mes voyages au Costa Rica à travers tout le pays. Mais je donne également de nombreux conseils pour que vous organisiez votre propre voyage, et aujourd’hui, j’accueille de nombreux voyageurs francophones avec toujours autant de plaisir, et j’offre des services dans le pays tels que la location de voiture grâce à un partenaire local.

Parc National Manuel Antonio

Parc National Manuel Antonio

Votre vie avant votre expatriation

Curieusement, j’ai profité du fait de changer de pays pour modifier radicalement ma situation professionnelle. J’étais cuisinier en France, où j’avais suivi 5 ans d’études d’hôtellerie restauration. C’est un métier qui m’avait permis de voyager dans pas mal de régions en France mais également dans les pays frontaliers, comme je vous le disais à l’instant.

Les horaires et la difficulté de construire une vie de famille ont été des facteurs qui m’ont amené à me construire un nouveau travail, je pense, et puis j’avais très envie de pouvoir vivre avec une plus grande liberté, tout en gérant à 100 % mon emploi du temps. Internet, le blog, est l’un de ces grands avantages, on travaille avec plaisir et liberté, et on gère son temps.

J’avoue qu’un autre facteur a pesé dans la balance : je suis arrivé dans un pays inconnu, dans lequel d’une part je n’avais pas le droit de travailler avec un visa touristique et d’autre part, je ne parlais pas un mot d’espagnol à ce moment-là.

 

Costa Rica Artisanat Sarchi

Costa Rica Artisanat Sarchi

Votre vie à l’étranger

Mon départ n’a pas vraiment été préparé et comme j’avais 21 ans, je n’avais pas besoin de beaucoup d’affaires. Je suis donc parti à l’aventure avec un sac à dos et seulement 23 kilos avec moi, ce qui était le maximum autorisé dans l’avion. C’est plus tard, quand je suis rentré en France lors d’un voyage, ou lorsque ma famille est venue découvrir le pays, que bien sûr j’en ai profité pour faire venir quelques souvenirs ou petits objets que j’avais pu laisser.

Les premières semaines… Eh bien, une fois passée la première nuit (j’étais épuisé, un peu perdu je l’avoue et surtout, je trouvais le climat chaud, humide, étant arrivé pendant la saison des pluies en juin), les premiers jours ont été un peu difficiles avec un climat très humide auquel nous ne sommes pas habitués en France.

Après, j’étais bien entouré, j’avais ma femme qui était dans son pays et qui m’a tout fait découvrir au fur et à mesure. Certes, la culture et les habitudes sont différentes mais l’accueil des Costaricains a été vraiment super, très chaleureux, et ça a été un des critères qui m’ont permis de tenir les premiers mois. Car ne parlant pas un mot d’espagnol, la barrière de la langue a été difficile pour moi, plus que pour beaucoup de personnes.

J’avais vraiment l’impression que je ne pourrais jamais parler espagnol. Je pense que j’ai toujours eu des difficultés avec les langues, que ce soit l’anglais ou l’espagnol. Je faisais véritablement barrage, avec une idée qui avait été ancrée dans ma tête : « Tu es nul et tu n’arriveras jamais à parler », un discours qui m’a été rabâché lors de mes années de scolarité. Il m’a donc fallu réussir à surmonter cela, et essayer de parler, ce qui était dur pour moi, car même si je savais, je doutais toujours. Et pour apprendre une langue, il faut adopter une attitude totalement opposée à celle que j’avais : s’ouvrir, et parler même si on fait de nombreuses erreurs…

Les trois premiers mois, j’ai également été confronté aux moustiques du Costa Rica, qui m’adoraient. Je me souviens que j’étais le seul à me faire manger toutes les nuits. 1, 3, 5, 10 boutons par nuit. Puis étonnamment, après 3 mois dans le pays, les piqûres ont fortement diminué ; je pense que mon corps s’est habitué et s’est fait des anticorps.

Alors, je pourrais vous parler de plein d’autres anecdotes, mais pour finir, le grand changement pour moi a été de prendre le bus. Je les trouvais extrêmement bruyants. Au début, je me souviens, je les comparais à des réacteurs d’avion. Et puis ici, ils roulent les portes ouvertes, et peuvent entasser des gens jusqu’à ce que l’on ne passe plus la porte. Nous sommes tous serrés, debout. Alors le plus dur, je vous l’avoue, c’est quand la pluie arrive l’après-midi et que tout le monde ferme les fenêtres : il y a une chaleur intense avec un air irrespirable, très humide. C’est difficile encore aujourd’hui, mais assez rare tout de même.

Enfin, autant vous le dire, lors d’un départ à l’aventure et d’un premier voyage comme celui-ci, on découvre tellement de choses que ça en devient magique, et il n’y a pas vraiment de mauvaise expérience, seulement des découvertes et des nouveautés. Et ce sont tous ces changements dans ma vie, finalement, qui me plaisent. Aujourd’hui, je me suis bien adapté à tout cela, je me suis organisé et plus rien ne me pose vraiment problème, et je ne pourrais plus dire distinctement ce qui est mieux ou moins bien ; les choses sont différentes, c’est tout.

Les caractéristiques de votre pays d’accueil

Monteverde Cascade San Luis

Monteverde Cascade San Luis

Le Costa Rica est vraiment un très beau pays, et son charme naturel est vraiment sa principale caractéristique, avec une nature qui attire des touristes du monde entier aujourd’hui. C’est ce paysage magnifique que j’ai aimé durant la première semaine dans le pays : il est possible de passer en quelques heures, dans des climats totalement différents, de la plage au volcan, à la forêt tropicale… Par contre, les températures, elles, restent les mêmes toute l’année, autour de 25 °C, variables selon les régions et l’altitude.

  • La mentalité des locaux

Les Costaricains, Costaricaines sont des gens vraiment très accueillants et sympathiques, qui abordent toujours la vie avec le sourire, et qui prennent le temps de vous écouter, de partager, et j’aime beaucoup cela. Ici, nous utilisons l’expression « Pura Vida », qui veut dire « pure vie » si nous la traduisons mot à mot.

  • La nourriture

Le Costa Rica n’est pas un pays de haute gastronomie, ce n’est donc pas pour cela que vous y viendrez en vacances. Par contre, il vous propose des spécialités locales très sympas, que j’aime beaucoup, comme par exemple, au petit-déjeuner, le Gallo Pinto, qui est un mélange de riz avec des haricots rouges. À déguster !

Il y a également d’autres spécialités que je vous fais découvrir sur le blog, mais ce qu’il faut retenir, c’est que durant vos vacances au Costa Rica, vous ferez une vraie cure de vitamines avec des jus de fruits frais (ananas, banane, pastèque, mangue et bien d’autres…).

Les produits qui me manquent le plus, c’est je pense le fromage avant tout, avec un bon pain français, mais également une bonne charcuterie, le jambon de Bayonne, et beaucoup d’autres bien sûr (la gastronomie de la France est tellement riche), mais on apprend à vivre sans. Par exemple, l’un de mes grands plaisirs quand je pose un pied en Europe, à l’aéroport de Madrid, c’est de prendre directement un sandwich au jambon fumé espagnol.

  • La santé

Il y a une prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale costaricaine, ce qui veut dire que nous n’avons pas besoin de mutuelle. Le Costa Rica a fait le choix, lors de la suppression de l’armée, de réinvestir ce budget dans deux domaines, l’éducation et la santé. Le pays profite donc d’un bon système de santé où, à la différence de la France, tout est pris en charge dans des lieux appartenant au système de santé du pays : c’est-à-dire que nous devons aller dans un bâtiment de la Sécurité sociale pour nous faire soigner ou avoir des médicaments. Si on les prend dans une pharmacie privée, on n’est pas remboursé. Après, bien sûr, il existe des assurances privées qui sont possibles, je parle de tout cela dans mon livre : Heureux au Soleil, le guide pour réussir son installation au Costa Rica  que j’ai écrit pour vous guider étape par étape dans votre installation.

Est-il facile de partir en weekend ?

Le Costa Rica est un très beau pays et surtout un petit pays (en termes de superficie, nous pourrions le comparer à la Suisse), il est donc facile d’y partir en week-end et de visiter les différentes régions où l’on retrouve des climats très différents, les plages, les volcans, la forêt tropicale…

Par contre, ici, les temps de trajet restent assez longs, il faut en général 2 à 4 heures de route tout de même depuis la Vallée Centrale pour se rendre dans un lieu touristique. Le pays est petit mais très vallonné, avec des altitudes très différentes. Pour vous donner une idée, nous sommes à 1 200 mètres au centre du pays, à San José, et en moins de 2 heures, nous arrivons au niveau de la mer.

parc national volcan Poas

parc national volcan Poas

Votre adaptation

Votre intégration a-t-elle été facile ?

Oui et non. Je m’explique. Non, parce que le fait de ne pas parler espagnol a été une barrière pour moi pendant une bonne année. Oui, car le pays est très agréable et que je recherchais vraiment ce côté simple de la vie, très naturel, avec une faune et une flore vraiment magnifiques. Et je dois le souligner, l’accueil des Costaricains en général a été très chaleureux, et je pense donc que cela a joué très fortement dans mon intégration.

Et puis, dans mon cas, j’étais très amoureux de Mélissa, et cela aide à faire sauter les barrières. Je ne me pose pas la question de savoir si je suis heureux ou pas (mais je vous confirme tout de même que je le suis ), car c’était naturel pour moi d’essayer de comprendre la culture et de m’intégrer. Étant avec Mélissa, qui est du pays, c’est peut-être plus facile pour lier connaissance, voire pour se faire des amis.

Aujourd’hui, je pense que je suis intégré, j’ai ma vie dans le pays, mon entreprise, des amis et des relations commerciales avec les entreprises locales. Et à travers le blog, je suis en relation avec les voyageurs francophones, des Français mais également des Belges, des Suisses, des Canadiens, et c’est très sympa de les accompagner et de les conseiller dans leurs voyages. Je fais donc beaucoup de rencontres, bien plus que quand j’étais en France.

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Votre lien avec votre pays d’origine

Nous essayons de revenir en France tous les deux ans, si notre budget nous le permet. Nous avons, avec ma famille proche du moins, mes parents notamment, établi un roulement : ils viennent ici une année, et nous allons en France l’année suivante, ce qui permet d’économiser entre chaque voyage, le budget étant le prix du billet d’avion.

Au quotidien, nous sommes en contact via Skype, qui est vraiment une solution que je recommande, facile et vraiment pas chère. Je suis en contact avec ma famille, je dirais qu’il y a certains moments de l’année où je pense plus à la France, comme par exemple à Noël quand je sais que toute la famille est réunie, mais également quand je vois mes petites cousines grandir si vite à travers l’écran de mon ordinateur. Mais c’est la vie, et quand on les retrouve, c’est plus fort. Le passage en France demande toujours une grande organisation, car nous sommes invités partout, c’est souvent très sympa.

À ce jour, nous avons choisi de construire notre vie au Costa Rica, mais rien ne dit que nous ne retournerons pas en France un jour. Nous laissons la porte grande ouverte, et autant moi que Mélissa, nous aimons beaucoup la France.

Parc National Tortuguero

Parc National Tortuguero

Conclusion

Avez-vous grandit ou évolué depuis votre départ ?

Oui, bien sûr. Déjà, je pense que quand on voyage en général, quand on s’ouvre aux autres, à d’autres cultures, on évolue forcément. Prendre du recul par rapport à sa vie, son pays, est toujours une bonne chose à mon sens, cela permet de se remettre en question.

Le Costa Rica m’a appris des choses très importantes, comme la patience (même si je n’ai pas encore atteint le niveau des habitants). J’ai appris à parler espagnol, à prendre plus le temps de vivre, plus simplement, avec moins de stress au quotidien, à démarcher et faire des partenariats en espagnol, et finalement à créer ma petite entreprise de voyages au Costa Rica. Donc, j’en suis vraiment très heureux. Il y a de cela deux ans, je n’aurais jamais pensé arriver là où j’en suis maintenant.

Et cela m’a également permis de m’ouvrir plus ; j’étais extrêmement timide avant, renfermé sur moi-même, et je trouvais très bien ma place dans une cuisine, loin du public. Aujourd’hui, je ne pourrais plus faire cela, j’ai besoin de relations, d’échanges, d’aller vers les gens, et je pense que mon départ au Costa Rica m’a aidé entre autres à réussir cela.

Je vis et travaille pour quelque chose qui me passionne, je suis très amoureux et j’aime pleinement ma vie, qui est très simple, ici, au Costa Rica, et j’espère pouvoir continuer ainsi, continuer à développer mon blog de voyage vert-costa-rica.fr.

J’ai écrit mon livre Heureux au Soleil, le guide pour réussir son installation au Costa Rica avant tout pour aider et guider des personnes qui souhaiteraient changer de vie, mais qui ne se lancent pas pour de multiples raisons, souvent par peur du changement.

Dans ce livre, je donne de nombreux conseils et j’explique également que l’expatriation n’est pas faite pour tout le monde, que le pays qui vous accueille a des exigences qu’il faut accepter, notamment financières, que les démarches administratives sont longues, et qu’il faut pouvoir s’adapter au pays, au style de vie et pouvoir se construire, ce qui n’est pas évident dans toutes les situations. Et j’ai écrit mon livre pour partager mon expérience mais également pour permettre aux lecteurs de savoir un peu mieux si leur projet est réaliste ou s’il fait partie d’un rêve, et s’il sera facilement réalisable, ou pas du tout.

Mais je suis en contact avec des Français qui s’installent dans le pays ou qui viennent pour une quinzaine de jours, et ce sera un plaisir pour moi, si vous le souhaitez, de vous aider dans l’organisation de votre voyage au Costa Rica.

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Volcan Arenal Cascade Fortuna

Retrouvez Vincent sur internet

Les blogs de Vincent : http://www.vert-costa-rica.fr/ et  http://vivre-au-costarica.com

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Remerciements

Merci à Vincent d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa vie au Costa Rica !

Vous avez des questions ?

Si vous souhaitez poser des questions à Vincent sur son interview, n’hésitez pas à lui laisser des commentaires sous cet article. Il se fera un plaisir d’y répondre !

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